MISERATION est le projet Death Metal de deux hommes, Jani Stefanovic et Christian Älvestam, ex membres de RENASCENT, DIVINEFIRE et SCAR SYMMETRY. Ce projet, né en 2005 sous l’impulsion de Jani, prendra forme début 2007, avec la sortie de leur premier album commun, Your Demons…Their Angels. Le but est de pratiquer un Death Metal extrême, assez old-school, avec de fortes réminiscences mélodiques. Force est d’admettre que le but est atteint. Certes, l’ensemble fait beaucoup de bruit, mais garde une approche harmonique non négligeable, ce qui rend le produit assez compétitif en fin de compte.
Ca démarre sec sur « Thrones », death typique, carré, agressif, nerveux. « Perfection Destroyed » offre quelques harmonies vocales bien senties qui aèrent l’ensemble, à notre plus grand plaisir. « Seven Are The Sins » déboule à 100 à l’heure, tel un CALLENISH CIRCLE sous quaaludes, pour venir s’écraser sur un mur de plomb visiblement pas mis la par hasard. « World Lethality » débute comme une power-ballad à la TESTAMENT, poursuit comme du CELTIC FROST dernière cuvée, pour partir illico vers des cimes très nordiques, genre de Black atmosphérique sans le coté chiant des claviers. Re pédale d’accélérateur à fond sur l’intro de « The End Designed », avant d’écraser le double kit pour repartir de plus belle. Pas de doutes, ils connaissent le B.A.BA du style sur le bout du médiator. « Chain - Work Soul » passe comme une lettre à la poste avec son refrain presque pop, qui fait immédiatement penser à du Devin Townsend luttant contre des démons intérieurs. « Noctivagant » est le moment fort de cet album selon moi, early SOILWORK plus vrai que nature, mais sans tomber dans le plagiat, juste une inspiration passagère de bon aloi, le titre le plus accrocheur du lot, sans problèmes. « Foal Invective » reste dans un schéma classique, mais le passage solo assez créatif vient sauver l’auditeur de la routine. Le cd se termine sur « Scattering The Few » et ses recherches vocales surprenantes, sa Thrash part et son break extrêmement lourd, histoire de résumer l’ensemble sans tomber dans la redite.
Alors, album à acheter ou album à achever ? Il faut bien évidemment être quelque peu fan de Death moderne pour apprécier cet album à sa juste valeur. Je serais tenté de dire qu’il propose le meilleur des deux mondes. Un classicisme appréciable mijoté à la sauce 2006. Un son plus qu’irréprochable, de la conviction, et quelques petites trouvailles placées au bon endroit rendent cet album tout à fait recommandable. Pas la révolution certes, mais qui l’attendait ??