On a tous connu ça : en souvenir d’une époque bénie, on continue d’y croire et on achète l’album de la reformation en espérant ressusciter le passé. Et puis on est déçu. Forcément.
C’est le cas avec ce live qui marque le retour de l’enfant prodige, du groupe français mythique. Mais les armes se sont enraillées et les lames sont émoussées, il ne reste plus grand-chose de la hargne d’antan. Les riffs tentent bien de nous titiller les tympans mais il faut dire qu’on a entendu mieux depuis, et surtout… c’était mieux avant ! C’est essentiellement Bernie qui convainc le moins : pas assez énergique, pas assez vindicatif. Pas assez… Et le contraste ne pardonne pas : d’un côté des textes revendicatifs, limite révolutionnaires, de l’autre une interprétation de fonctionnaire en préretraite. Tout cela ne colle pas.
La production est excellente, tout en retravaillant le son d’origine (ce n’est pas si propre en vrai), elle a conservé l’aspect live et la participation du public est correcte.
On pourra spéculer sur les raisons d’une telle reformation ; Bernie a-t’il besoin de sous pour son prochain film, Nono s’est-il habitué aux cachets qu’il touchait avec Johnny Hallyday ? Quelles que soient les réponses, on peut douter qu’elles soient conformes aux idéaux défendus par le groupe.
Les inédits ne relèvent pas le niveau et nous confirment même que c’est pas beau de vieillir : 3 titres qui font plouf, avec un « Sarkoland » au texte incroyablement peu subtil.

Playlist :
1. Le mitard
2. Palace
3. Au nom de la race
4. Fatalité
5. On lèche, on lâche, on lynche
6. Par compromission
7. Fais où on te dit de faire
8. Tout ce qui est bon est mal
9. Instinct de mort
10. Police milice
11. Medley : Préfabriqués, L'élite, Bosser 8 heures
12. Antisocial
13. Chaude est la foule (Bonus studio)
14. La mort rode (Bonus studio)
15. Sarkoland (la France on l'aime ou on la quitte) (Bonus studio)