SILENT (FRA) - Extreme (2006)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2006
Pays : France
Genre : Metal Atmospherique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
Piste Multimédia présente sur le CD
Avoir le cul entre deux chaises : hésiter entre deux options, deux attitudes pour au final, n’en choisir vraiment aucune. Un comportement pour le moins dangereux quand on ne maîtrise pas l’art de la roublardise, qui consiste à faire croire qu’on connaît le dico par cœur et qu’on ne déclame que les mots qui semblent avoir une réelle importance.
Prenons le cas de SILENT. Un groupe intéressant, qui brasse une kyrielle d’influences avec plus ou moins de bonheur. Une cuillère d’électro, un soupçon de pop, du Metal, du néo-romantique. Si le cuistot en chef avait bien brassé le tout, cela aurait pu aboutir à un plat aux saveurs nuancées, tantôt doux au palais, tantôt sec dans la gorge, un melting pot de goûts hétéroclites, qu’on aurait consommé avec délice. Mais ça n’est pas le cas. Ca rappelle un peu le SENSER de Kerstin Haigh, après le départ de Heitham Al-Sayed. Une musique intéressante, une voix assez inhabituelle, mais de magie point. Ou un THE GATHERING qui aurait perdu tout sens de l’expérimentation. Je ne veux pas jouer les vilains pères fouettards, mais honnêtement, je me suis vaguement ennuyé à l’écoute de cette démo.
Ne vous y trompez pas, je ne cherche pas à vous convaincre de l’inutilité de la démarche de SILENT, qui possède de toute façon un bon noyau de fans, mais juste de vous prévenir de ce que vous risquez d’éprouver comme frustration si vous vous lancez dans l’aventure Extreme. D’une part, ces dix titres n’ont d’extrême que le nom. Bien sur me direz vous, le groupe est jeune et quelque peu inexpérimenté, mais on ne sort à aucun moment des sentiers battus et rebattus par des groupes comme THE GATHERING ou LACUNA COIL depuis des années. On alterne les passages mélancoliques, les gros riffs, les beats électro, en plaquant par-dessus une voix bien éthérée qui ne manque pas de charme. Et le nœud du problème se situe bien dans la voix de Jess. Aucune variation, nuance, ou clin d’œil salvateur dans son timbre, elle joue sur le même registre tout au long des dix titres, ce qui provoque chez l’auditeur un amalgame instantané qui lie l’ensemble du concept en un seul et unique climat, pour au final, étouffer l’envie. Les qualités sont la, les musiciens sont tout à fait capables, mais Jess gagnerait à tenter l’impossible sur certains titres, quitte à se planter. Cela lui ouvrirait sans doute certaines portes jusque la fermées, et dynamiserait la musique d’une manière globale. Sa voix se heurte aux parois d’une bulle de monotonie qu’elle a elle-même crée, telle une pipistrelle qu’on aurait enfermée dans une caverne aux dimensions trop réduites. Quelques titres surnagent, tel « Artificial Tears » (un instrumental…), « It’s For You », syncopé, avec riff puissant inclus, ou encore « Regrets », ambiance mélancolique garantie, et superbe mélodie à la clé. « L'inspiration est l'hypothèse qui réduit l'auteur au rôle d'un observateur ». Ecoutez Paul Valery. Observez moins, et agissez. Vous y gagnerez en créativité.
Ajouté : Mardi 12 Décembre 2006 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Silent Website Hits: 12983
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