J’ai depuis bien longtemps abandonné le fait de me rendre à un concert digne de ce nom dans notre brave pays, ou du moins, pas trop éloigné de chez moi car honnêtement, me taper plus de 400 bornes pour un concert, ça ne me branche que moyennement. Et puis, soudain, en fouillant sur le net, je m’aperçois que les Finlandais d’ENSIFERUM se rendent dans la petite ville de Losheim en Allemagne, soit à une heure de route de chez moi. Donc en quelques clics, je me réserve mes places et en voiture Simone, direction la Germanie pour une soirée de folie.
Ignorant tout du lieu où je devais me rendre, je découvre une petite salle sympathique – une vieille gare restaurée – dans un petit patelin plus ou moins perdu. J’arrive de bonne heure et je constate que le parking est quasiment désert. Néanmoins, les vestes à patches présentes sur place me rassurent, je suis bien au bon endroit. Les portes ouvrent à 19 heures et je m’engouffre dans la salle. La première chose que je relève est que la crise est vraiment partout car l’endroit est à peine clairsemé, à peine une centaine de pèlerins teutons avaient fait le déplacement. Tant pis pour les absents.
Ce sont donc les jeunes Finlandais de TRACEDAWN (quand je dis jeune, je pèse mes mots à la vue de la crise d’acné dont était victime le bassiste) qui ouvrent les hostilités, distillant leur Death Metal Mélodique énergique devant une foule tiède, limite froide. TRACEDAWN débute sa carrière et leur manque d’expérience et de charisme se fait ressentir sur scène par un statisme gênant. Cependant, leur set est parfaitement maitrisé, sans fausse note, bien ficelé, le son est énorme et la surprise est agréable. Je ne doute pas que les Finlandais ne tarderont pas à se faire un nom en continuant de la sorte.
Viens ensuite le tour des Estoniens de METSATOLL. Leur Folk Metal se montre sympathique et entrainant et le public répond positivement. Pourtant, le niveau technique du groupe est nettement plus faible que les jeunes Finlandais mais apparemment, les Allemands n’ont en cure. METSATOLL chantent uniquement dans leur langue natale mais ça ne change rien au charme qui se dégage de leur musique. Ce n’est pas non plus transcendant mais amplement suffisant pour chauffer la salle afin de préparer l’arrivée des maitres de cérémonies.
22h30, la foule scande le nom d’ENSIFERUM et le groupe fait son apparition sous une ovation. Le public à fait le déplacement pour eux et ils le leur font comprendre en se ruant devant la scène. Bon, j’avoue, j’en fais de même et me retrouve dans les premiers rangs. « From Afar » ouvre le set et je ne peux que constater que tout est ici présent pour terminer cette soirée en apothéose. Le son est excellent, très bien équilibré et le groupe maitrise son sujet. « Twilight Tavern » s’enchaine comme sur l’album et la foule chante le refrain comme un futur classique du groupe. Le nouvel album est peut-être encore trop récent pour que le public l’ait complètement assimilé mais les réactions laissent présager un avenir radieux pour ce disque. ENSIFERUM va piocher dans sa discographie entière pour ravir la foule en délire, tantôt du premier album éponyme, tantôt de Iron et Victory Songs. Les morceaux s’enchainent sans temps mort et le groupe occupe merveilleusement bien la scène. Petri Lindroos (chant/guitare) assure sobrement son rôle de frontman, partageant l’excellence de rythmiques dévastatrices et de solos ravageurs avec son compère Markus Toivonen (chant clair/guitare). Sami Hinkka (chant clair/basse) est déconcertant devant une telle maitrise de son instrument et Janne Parviainen (batterie) martèle ses fûts avec puissance et précision. Seule Emmi Silvenoinnen (claviers) se fait discrète derrière le gros bouclier ornant son instrument.
L’ambiance est chaude et la foule répond enthousiasment aux hymnes Folk Metal que nous servent les Finlandais. Sans accroc et sans faute de goût, ENSIFERUM a remplit son rôle de tête d’affiche en prouvant qu’il est bel et bien vivant malgré ce que certains peuvent penser. « Laï Laï Heï » et « Iron » viendront clore cette soirée en guise de rappel et je dois bien avouer que j’en aurais bien demandé encore. Cependant, toutes bonnes choses ont une fin (sauf la saucisse qui en a deux, dixit Unkel Tom) et je reprends la voiture après cette soirée fantastique. Vivement le prochain !