NEBELHEXE (qui signifie littéralement sorcières du brouillard en allemand) est un projet plutôt récent de Dark Electro emmené par la charismatique artiste Allemande Andrea Haugen. Son penchant précoce pour la New Wave en général, la musique Gothique et tout ce qui a attrait à l’univers underground la poussèrent à l’orée des années 90 à mettre en pratique ses diverses compétences au service d’une musique distinctive et personnelle. Tour à tour écrivain, critique, essayiste et musicienne pour ce qui nous intéresse ici (au sein du projet Dark Ambient sur fond de légendes Nordiques HAGALAZ RUNEDANCE) et pour information, rappelons qu’ Andrea Haugen a également fait des apparitions remarquées pour SATYRICON (Nemesis Divina) et CRADLE OF FILTH (The Principle of Evil Made Flesh). Aujourd’hui émigré en Norvège, on peut ainsi considérer à sa juste valeur Andrea Haugen comme une artiste confirmée et respectée ayant toujours manifesté une grande fascination pour les évènements supranaturels, les mystères en tout genre, les animaux, et mis en avant certaines connexions avec des cercles plus ou moins mystico-paiens. Tout d’abord engagée dans le duo AGHAST, elle se fit plus tard remarquée au sein de HAGALAZ RUNEDANCE avec pas moins de trois albums à son actif afin d’évoquer ses explorations sur les anciennes pratiques magiques et spirituelles des pays de culture Germanique, principalement orienté sur les mystères féminins et les cultes envers des Déesses nordiques. Le premier opus de NEBELHEXE Laguz, Within The Lake sorti en 2004 portait encore certaines marques de fabrique de la musique de HAGALAZ, soit une savante mixture du Gothique des années 80 allié aux influences Rock et Electro, l’ensemble provoquant une atmosphère rêveuse et sombre.
Pour ce second volet de ses aventures intérieures subtilement intitulé Essensual, comme le nom l’indique, Andrea Haugen est cette fois-ci pari dans une direction plus intimiste, aux sentiments dissimulés, faisant la part belle à la mélancolie, aux émotions sincères ou bien à des expériences plus mauvaises et rêveuses.
La voix profonde et sensuelle d’Andrea illustre à elle seule l’ensemble des émotions que Andrea Haugen souhaite faire passer à travers ses compostions. Après un « Underworld » plutôt lassant, les titres suivants « Invisible Entity » et surtout « Their Dead Poetry » se veulent plus Rock grâce à l’ajout de quelques riffs de guitares qui se fondent allègrement dans l’univers musical de NEBELHEXE. Le morceau « Purple Nightshades » s’inscrit également dans ce Pop Rock avec un refrain vraiment captivant. Dommage que le reste de l’album n’ait pas été de la trempe de ces morceaux, on aurait eu droit à un excellent album de Gothic Rock ! On peut en dire de même pour le titre « The Figurehead » et sa mélodie entraînante ou « The Wish », le titre le plus nerveux de ce second album de NEBELHEXE à l’ambiance envoûtante.
Car l’opus demeure effectivement calme et posé comme l’illustre la ribambelle de titres doux, suaves et mélancoliques, aux relents Trip Hop comme l’excellent titre « Erzulie’s Charm » ou les introspectives « Living Trash » et « Dreams of Little Girls » et ses accentuations au violon. NEBELHEXE démontre d’un véritable savoir faire et d’un certain talent d’écriture. L’ensemble de l’album est plutôt remarquable, bien produit. A découvrir pour les non initiés désireux d’écouter quelques chose de vraiment différent. Un mélange musical judicieux et harmonieux agréable à l’oreille.