Dans les premières années de ce troisième millénaire, deux groupes décident de mêler leur destin : HOMECREEP et LYMLOSS. Ainsi naîtra HORD. Et on peut dire que bien leur en a pris. Parce que les six gaillards qui composent ce groupe nous livre un CD d’une qualité impressionnante pour un premier album et, qui plus est, pour un groupe de l’hexagone. Il faut dire que le potentiel est là et que les rencontres du groupe ont jouées en leur faveur. En effet, ce n’est pas rien de taper dans l’oreille de Stéphane Buriez (LOUDBLAST). Et puis, tout s’enchaîne, l’enregistrement, les concerts (première partie de FEAR FACTORY au Rockstore de Montpellier), pour finir sur mon lecteur.
Soyons honnête, la première écoute de Reborn From Chaos laisse un goût de "c’est bien, mais j’ai pas tout compris et puis pourquoi il fait que beugler et pourquoi c’est toujours la même note". Mais bon, on a quand même envie d’y revenir, parce que la tête a bougée toute seule pendant la première écoute, parce que des riffs nous ont pris aux tripes et parce que des ambiances nous ont laissé tout chose. Alors, on reprend la galette, on la remet dans le lecteur et on se pose vraiment pour l’écouter à fond. J’ajouterais qu’avec un casque, c’est mieux.
Et là, on découvre ce qu’est le véritable univers de HORD. Un univers de Metal extrême, violent et brutal à souhait, mélangé avec la technologie des boucles de samples, des plages de synthé et des scratches ravageurs. On a l’habitude de ce mélange, mais rarement avec ce type de Metal là. Et l’alliance est surprenante et bien sentie. Elle tombe juste. Imaginez des rythmiques de tueur avec des scratches agressifs qui arrivent pour les soutenir (« Tears From The Sky »), des boucles techno qui lancent une rythmique virulente (« Soul Apocalypse ») ou encore des plages de sons plus calmes qui appuient une ambiance syncopée (« Mutantis »). Ils prennent même le luxe de nous faire un morceau final (« Hord ») qui va chercher ses ambiances synthé du côté de « The Fall Of The House Of Usher - Arrival » de THE ALAN PARSON’S PROJECT, sur l’album Tales Of Mystery And Imagination.
Et puis, au-delà de ce côté technologique, il y a ce qui fait que HORD est un groupe de pur Metal. Les guitares nous sortent des rythmiques qui enchaînent les breaks et les syncopes, soutenus par une batterie parfaitement maîtrisée et destructrice. Le chant se veut tantôt gueulard, tantôt teinté d’une pointe Death. Rares sont les moments où il est plus calme mais, alors que l’on aurait pu penser que ça allègerait un peu l’ambiance oppressante qui règne sur l’album, on se retrouve finalement avec les passages les plus plats (« World Dominators »), même s’ils sont finalement quand même intéressants. On préfère alors les passages speed qui développe une énergie considérable et qui font penser qu’en concert, HORD ça dépote.
Pour terminer, je dirais que mon seul regret est que DJ Fat soit encore un peu trop laissé derrière. Certes, HORD n’est pas un groupe de techno, mais le potentiel est tellement présent qu’il faudrait poussé encore un chouia pour avoir quelque chose de vraiment parfait. On n’est pas à chercher le sample comme cela était le cas pour OUT et son X-position, mais une place plus importante apporterait, je pense, une richesse encore plus grande à leur musique.