SIDILARSEN (FRA) - Didou (Fév-2005)
La scène française est en pleine évolution et SIDILARSEN est bien décidé à ne pas rester sur le banc de touche. Leur nouvel album confirme la multitude de leurs inspirations. A l’occasion de sa sortie, nous avons souhaiter en savoir davantage.
Line-up : Sabash (guitare), Turbo (batterie), Didou (voix), Fryzzzer (basse & prog), Viber (guitare & voix)
Discographie : Emotion Numérique (MCD - 2000), Biotop (Album - 2003), Eau (Album - 2005)
Metal-Impact. Quel bilan faites-vous de Biotop, votre premier album ? Maintenant que vous avez le recul nécessaire, y trouvez-vous des défauts, des choses que vous auriez souhaité changer ?
Didou. Le bilan est positif, nous ne regrettons rien. Aujourd’hui, avec l’expérience de la tournée, les progrès réalisés, fatalement on l’aurait pas fait pareil. Mais je crois qu’un album reste une photo d’un artiste à un moment précis. Il faut accepter ce concept. Or je sais que “biotop” représente au mieux ce que sidi était au moment où on l’a enregistré. Il n’y a rien à changer.
MI. Dans quel état d'esprit étiez-vous lorsque vous avez attaqué l'écriture de "Eau" ?
Didou. Nous étions sur le “biotop tour”, mais on a écrit et composé sans stress durant l’année 2003, ensuite on a intensifié à partir de l’été 2004, on était très excité, c’est la première fois que l’on compose un album en si peu de temps. “biotop” était le fruit de plusieurs années de parcours, là il fallait de la consistance avec moins de temps, mais l’expérience grandissante a permis que cela se déroule sans trop de difficultés.
MI. Pourquoi ce titre, "Eau" ? Et pourquoi cette pochette avec la méduse ?
Didou. Nous avons choisi “eau” pour le côté léger et fluide de l’album, mais aussi parce que nous sommes allé chercher plus profondément en nous les idées qui ont bâti cet album. L’ “eau” symbolise l’origine de la vie, l’eau est le point de départ. Constituée à 90% d’eau, la méduse est intéressante pour son esthétique et sa symbolique, elle représente la féminité, la grâce, l’onde, mais aussi la brûlure…
MI. Vous allez avoir ou avez déjà eu pas mal de jeux de mots avec ce titre "Eau"… Quel va être votre symbole pour cet album, le précédent étant un tir bouchon ?
Didou. Nous sommes habitués aux jeux de mots concernant nos titres d’albums ou nos symboles, effectivement, il y en a déjà beaucoup avec le titre “eau”. Cela ne nous dérange pas. On aime les titres simples et direct. Concernant notre symbole, on a voulu quitter le tir-bouchon qui était pour nous un objet anthropomorphe, une sorte d’homme-machine, on a choisi d’être libre. Si on avait conservé ce symbole, il nous aurait suivi tout au long de notre carrière au risque de nous enfermer. Il fallait tourner la page dès le deuxième album. La méduse symbolisera cet album et la tournée qui s’en suit, cela correspond à quelque chose de plus organique, bien en phase avec notre nouvel album. Ceci dit, il y a un clin d’œil à notre bon vieux tir-bouchon dans notre nouveau et beau digipack, vous le découvrirez le 21 mars 2005, je n’en dirais pas plus…
MI. Vos textes sont souvent revendicatifs. La politique, la société sont-elles vraiment au cœur de vos préoccupations personnelles ?
Didou. Non, l’humain est au cœur de nos préoccupations. Sidilarsen n’est pas un groupe politisé, on peut être engagé sur certains points, quand la goutte d’eau fait déborder le vase…
MI. Peut-on imaginer un album de Sidilarsen avec des textes plus légers, ou bien ressentez-vous le besoin de vous plonger dans les questions graves ?
Didou. C’est vrai que nos textes ne sont pas très joyeux sur cet album. En revanche, ils ne sont pas tous en rapport avec la politique, très peu en fait. 90% de nos textes parlent de nous mêmes et de ce que nous ressentons à l’intérieur, ils peuvent toucher pas mal de monde car nous avons tous quelque chose d’universel en nous…
Sur “biotop” nous avons écrit des textes plus légers comme Technotrône ou BBMW qui revendiquaient simplement notre fusion metal/dancefloor. Pour “eau” il y avait une volonté de revenir à des textes plus profonds.
MI. Pourquoi avoir choisi de parler de Sarkozi dans une de vos chansons (La morale de la fable) ? N’avez-vous pas peur de vous inscrire dans une voie largement empruntée par des groupes de Metal plus anciens, de TRUST à LOFOFORA ?
Didou. Non, car si tu décortiques bien les textes de sidi, le style d’écriture est très différent de celui des groupes pré-cités. “La Morale de La Fable” cite Sarkozi pour illustrer un propos qui n’est pas centré sur cet homme, ce titre amène un questionnement, une réflexion et non pas un raisonnement ! En aucun cas et dans aucune de nos chansons nous nous posons en donneurs de leçons. Nous voulons simplement stimuler nos consciences et amener des débats.
MI. On sent aussi beaucoup de cynisme...
Didou. Certains constats sont très sombres…ce n’est pas du cynisme… enfin ça n’est pas comme ça que je le perçois mais je comprends ton point de vue.
MI. Quels sont les textes (classiques, modernes, ou paroles de chansons) qui vous ont influencés ?
Didou. Je pense que nos influences sont pour la plupart inconscientes, mais on peut dire que l’écriture de Noir Désir ou celle de Léo Ferré nous touche encore beaucoup. On se retrouve vraiment dans cette façon d’écrire.
MI. Sur le plan musical, vous vous attachez à évoquer la multitude de vos influences. En particulier, le fait de parler de Dance-Floor Metal ; est-ce que vous n’avez pas peur que cela soit trop ambiguë ?
Didou. C’était à l’époque de “biotop”, cela correspondait a un besoin d’affirmation, notre style était pas toujours bien accepté dans certains milieux fermés du Metal, alors on a décidé de choquer encore un peu plus en utilisant le mot “dance”. C’était plutôt de la provoc’ parce qu’on en avait assez des blocages et des ringardises bien françaises… Aujourd’hui ça va mieux, ça se décoince. Il est évident que Sidilarsen ne se résume pas à du dance-Metal… mais quel groupe peut se résumer en deux mots ?
MI. Un mot sur votre collectif, label, etc ?
Didou. Antistatic, c’est notre base, c’est le terrain, la chaleur humaine. Sriracha : c’est notre tourneur avec Fabristi aux commandes (il est aussi notre manager). Enfin, notre label (Active Entertainment / Pias), c’est notre nouvel atout qui s’inscrit dans une évolution progressive et constante, un label motivé qui croit en notre nouvel album !
MI. Pourquoi avoir choisi de faire cette musique et qu’est ce qui vous motive à continuer ?
Didou. C’est naïf mais c’est beau ! C’est irremplaçable…
MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses, s’il te plaît) ?
Didou. Racontez moi l’historique de Sidilarsen… j’en ai marre de raconter notre parcours parce que j’ai l’impression de radoter, de rabâcher sans cesse la même chose, ça me rend dingue, pourtant il est normal de nous le demander.
J’aime bien la question que tu m’as posée juste avant (pourquoi faire cette musique ?) et j’y ai répondu.
MI. Si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre... Je te laisse conclure là dessus en te remerciant d'avoir répondu à cette interview...
Didou. Nous sommes impatients de vous croiser toutes et tous sur le “eau tour” !
Merci Metal Impact.
Ajouté : Jeudi 03 Mars 2005 Intervieweur : Alexis de Fireball Lien en relation: Sidilarsen Website Hits: 27604
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