10 ans. Putain, 10 ans qu’on attendait un nouvel album des REVOLTING COCKS. Rien depuis Linger Ficken' Good en 1993. Al Lourgensen. Le mec qui a quasiment inventé le Metal indus à lui tout seul, si ce n’est Jaz Coleman. Marrant d’ailleurs de constater à quel point les deux bonhommes ont navigué à travers les styles. AL Jourgensen. Il mériterait une statue rien que pour avoir un jour composé un truc comme « Burning Inside » (les amateurs de Metal sur M6 s’en souviennent encore). Alors vous pensez bien que quand il se décide à tirer son side-project fétiche de son sommeil, je n’allais pas me priver. Mais quid des REVOLTING après une si longue attente ? Après tout, le climat musical de 2006 n’a rien en commun avec celui de 1993, le grunge a laissé place au néo-Metal, et le leader de l’indus n’est plus MINISTRY, mais RAMMSTEIN, plus moribond album après album, mais adulé par une horde d’adolescentes boutonneuses qui sont persuadées que Till LINDEMANN est l’ultime héros martial. Back off bitch !!! Le seul, l’unique, c’est Al !
Mais un tel retour se devait d’être en fanfare, rues bondées de junkies applaudissant à tout rompre, lançant des cotillons humectant sec le vomi, pendant que Jourgensen passe, l’air goguenard à l’arrière d’une vieille Buick ! Et c’est le cas, Cocked And Loaded est la bande sonore d’un triomphe, le retour du roi sur le trône, le majeur bien tendu ! Encore mieux que ça, un jubilé Tex Avery sous acide. Ca commence fort avec « Fire Engine », on est en plein roadrunner, qui court le long d’une route désertique, le coyote lancé pleine bourre après lui sur ses patins nucléaires. On croit rêver ! « Ten Million Ways To Die », après une intro à la FAITH NO MORE/FANTOMAS finit en apothéose cartoonesque, cuivres pop à l’appui. Les deux vieux du MUPPET SHOW en ont la moustache qui frise ! La reprise de « Dark Entries » de BAUHAUS, rebaptisée « Caliente » relance la machine MINISTRY à plein régime, Gibby HAYNES des BUTTHOLE SURFERS en appui. Sur « Dead End Streets », c’est le vieux pote Jello Biafra, autre flingué notoire qui vient nous cracher sa haine dans un pur LARD style. Puis, les sept nains arrivent, et la farandole nocturne prend des allures de surdose d’amphétamines, « Jack In The Crack » nous rappellera aux meilleures heures de « Psalm 69 », sorte de « N.W.O » qui explose au final d’un Thrashcore indus plus terrifiant que WERHMACHT !!! Saint AL vient ensuite psalmodier sur « Devil Cock », en bon pasteur sous perf LSD, remodelant ses anciennes prêches du temps de l’early MINISTRY, avec un petit accent FETISH 69, qui rappelle aux moutons ou est la véritable bergerie. Le bon Jello revient une dernière fois s’assurer que tout le monde a compris que les deux seuls véritables terroristes musicaux depuis la mort de G.G ALLIN sont lui et Al. Et le tempo s’alourdit pour que les fans de BLINK 182 pigent bien la leçon. « Revolting Cock Au Lait » (ce mec à vraiment un problème avec sa bite !), sorte de parodie de « We Will Rock You » version Holiday on Ice thrash, est une sorte de « Bonne nuit les petits » pour cauchemars urbains garantis !
Alors vous aurez bien compris mes biens chers frères. Soit vous buvez du lait avant la messe, et vous pouvez retourner écouter KYO dans la cour du lycée, ou, comme moi, vous avez trop longtemps vénéré le Dieu JACK DANIELS sans vous couper les ongles de pieds, et vous rejoignez Al Jourgensen sur la route qui mène à l’aliénation éternelle.
AL JOURGENSEN IS FUCKIN’ GOD!!!!!!