HACRIDE (FRA) - Nouveau Casino (25/04/09)
Groupes Présents au concert : HACRIDE et CENTAURUS A
Date du Concert : samedi 25 avril 2009
Lieu du Concert : Le Nouveau Casino (Paris, France)
Photos du concert sur le Flickr de Moloch
CENTAURUS-A est une galaxie lenticulaire de la galaxie du Centaure. Je vous vois venir avec vos gros sabots, vous allez me dire que vous ne savez pas où c'est cette putain de galaxie du centaure, et qu'à la rigueur, vous vous en battez les noix ! Vous allez sans doute penser aussi que je raconte ça pour me la jouer, et que de toute façon, je tire mes informations de wikipédia. Et bien voyez vous, je dois vous l'avouer, c'est... ...c'est pas faux. N'empêche, un nom pareil ne pouvait manquer de m'interroger. Faut dire que c'est pas banal dans le milieu du Metal un groupe qui n'utilise pas les suffixes -al ou -tion, qui ne fait pas référence à un organe du corps, une pratique déviante ou répréhensible, ou encore à une quelconque passion morbide. Ça perturbe.
Et puis c'était tentant, commencer un article par des grandes considérations astronomiques, puis, insidieusement, par touches, filer la métaphore musicale. Je vous aurais dit que, tel Centaurus-A, qui est le résultat de la collision de deux galaxies, le jeune groupe allemand qui lui emprunte son nom, et dont le premier album est sorti récemment chez Listenable, est une puissante fusion, une parfaite collusion, de Death et de Thrash Metal. J'aurais continué dans le même esprit en affirmant que l'énergie expulsée par ce mariage se rapproche sans aucun doute de celle jaillissant, à une vitesse proche de la moitié de celle de la lumière, du trou noir supermassif qui forme le cœur de la galaxie. La comparaison aurait été poussive, peut être, la phrase un peu lourde. Mais on ne recule devant rien pour raviver dans l'œil du lecteur cette petite lueur qui l'animait enfant à la vue d'une étoile filante ou de la voie lactée.
La figure de la galaxie évoque bien des choses. Complexité, richesse, brillance, énergie brute. Des qualificatifs que j'emploierais sans hésiter pour qualifier la musique du groupe qui venait défendre son album sur les planches du Nouveau Casino. Elle entremêle des imaginaires de violence et de beauté. Si j'ai tout de suite retrouvé ce premier aspect, le second, peut être plus dilué, apparaissait néanmoins moins précisément une fois projeté sur scène. Side Effect Expected, propose une musique violente, rapide, aux structures complexes où se croisent des sonorités évoquant là NECROPHAGIST, ici DECAPITATED. Une musique extrêmement dynamique et riche, n'hésitant pas à prendre à revers l'auditeur en brisant des riffs, en s'autorisant des structures alambiquées n'offrant que peu de répit, ou à s'élever dans des solos extrêmement mélodiques. Vous l'avez compris, l'album m'a scotché.
Sur scène, les musiciens ont malheureusement pâtit de la faiblesse habituelle de la sonorisation des concerts de Metal Extrême. Faiblesse compréhensible au vu de la complexité de la tâche pour une musique si brutale et le manque de temps imparti aux balances, mais lassante. Lassante car amputant toujours les musiciens d'une partie de leur moyens.
Ils ont également pâtit de la déprimante mollesse du public parisien, incapable de rendre hommage au déluge de décibels asséné avec passion par des musiciens talentueux.
J'invite tous les amateurs de technicité et de brutalité à porter une oreille attentive et bienveillante sur ce petit concentré d'énergie.
Set list : Self Made Cage Narcotic The Praying Mantis Arson Incident/Accident The Ease Drop Off Resistance Ain't Futile.
Durée du set : 40 minutes.
Les parisiens ont su tout de même accueillir avec un peu plus de vitalité leurs compatriotes de HACRIDE qui venaient présenter leur récent troisième album, Lazarus. Après une mise en bouche instrumentale de quelques mesures, le chanteur à houpette entre sur scène sous des acclamations qui semblent prouver que le groupe a déjà su s'attirer les sympathies du public.
Le dégaine très néo Metal du brailleur en chef avec sa protubérance pileuse qu'il ne cesse d'étirer comme un gosse qui se tire sur le zob, ses manières de poseurs m'ont d'abord légèrement agacé, provoquant chez moi une désagréable sensation d'artifice. Il faut dire que la lecture du texte de présentation du groupe sur leur Myspace, m'avait déjà laissé un goût amer dans la bouche. Celui ci, de manière un peu suffisante, pose en constat les excès d'une scène qui se perd en technicité et en brutalité, laissant de côté l'aspect essentiel de la composition de « bonnes chansons » et pose HACRIDE comme le groupe amenant fraicheur et nouveauté. L'article continue en citant comme références, excusez du peu, MESHUGGAH, NEUROSIS et GOJIRA. Effectivement, sans qu'il soit jamais question de plagiat, on peut retrouver quelques influences de ces groupes majeurs chez HACRIDE. On y trouve également parfois des sonorités évoquant (allez, sans complexe !) TOOL (l'intro de « A world of Lies ») ou STRAPPING YOUNG LAD (pour les parties hurlées un peu planantes).
S'abstrayant de ces influences pour n'en garder qu'une essence, le groupe a su se tailler, il faut le reconnaître, un son original et très moderne. Et ma réticence première à été vaincue pour reconnaître dans le groupe une formation talentueuse, ambitieuse et professionnelle. Professionnalisme encore frais qui transpire d'un show travaillé, ou les jeux de lumière et de fumée savent instiller une dimension supplémentaire aux chansons de l'album. Si un groupe comme CENTAURUS-A perd un peu de sa substance lors de son transfert sur scène, HACRIDE passe très bien cette épreuve que l'on sent étudiée dès la conception des morceaux.
Rétrospectivement, je ne peux voir dans la prétention du groupe sur son site qu'une saine marque d'ambition que je ne peux qu'encourager. Et si je puis me permettre quelques remarques futiles dans cet esprit, la marche vers un succès plus large que se propose d'engager le groupe devra à mon avis passer par un travail sur l'identité visuelle de ses membres. La recherche d'une unité, d'une cohérence vestimentaire notamment.
Set list : Phenomenon My Enemy To Walk Perturbed Fate A World of Lies Act of God On the Treshold
Durée du set : 1 h
Ajouté : Dimanche 03 Mai 2009 Live Reporteur : Moloch Score : Lien en relation: Hacride website Hits: 19991
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