Après le succès planétaire de Fallen, EVANESCENCE envahit à nouveau les ondes avec cet opus qui voit le jour après 3 ans de gestation. Le départ du guitariste et compositeur Ben Moody laissait craindre une perte d’efficacité, mais heureusement Amy Lee a pris les choses en main. Ce départ a une influence sur le style de l’album car si l’orientation générale reste proche de Fallen, on ne peut s’empêcher de noter une évolution évidente du style du groupe.
The Open Door est une superproduction américaine avec tout ce que cela peut inclure d’emphase : une production ahurissante, une incroyable richesse des arrangements, un orchestre symphonique sur plusieurs titres, des contre-chants, des chœurs… bref, de la démesure. Le tout est évidemment formaté pour passer à la radio et pour plaire à un large public. Ce double objectif n’aura pas de mal à être atteint. Et il faut avouer que l’album ne manque pas de qualités. Certains titres sont proprement ravageurs : les deux premiers singles « Call Me When You’re Sober » et « Lithium » mais aussi « Lacrymosa » et « Sweet Sacrifice ». De véritables bombes.
L’ensemble évolue dans un registre mélancolique avec quelques surgissements de riffs qui permettent de rattacher cet album à la grande famille du Metal. EVANESCENCE maîtrise parfaitement son sujet et alterne adroitement les complaintes langoureuses et les passages plus musclés.
Alors ou est le problème ? Ce disque a les défauts de ses qualités : à force de propreté, de détails soignés, de production impeccable, il fini par n’être plus qu’un produit de grande consommation. Il semble que tout ait été prémédité en vue d’un carton commercial au détriment de la créativité et de la spontanéité. Car on ne peut s’empêcher de constater que cet album prend peut de risques, à l’image d’Amy Lee qui se contente un peu trop souvent de geindre plaintivement, de même que les guitares qui appliquent des riffs efficaces mais bien peu originaux.
The Open Door est incontestablement un bon produit, mais c’est un produit.