Bien. Nous abordons ici un cas encore plus désespéré que GAMMACIDE, vu précédemment. RECIPIENTS OF DEATH ? Allez, je parie sans prendre trop de risques que seul un très faible pourcentage d’habitués de Metal-Impact aura déjà écouté leur musique. Et c’est dommage.
Alors, pour replacer les choses dans leur contexte et évoquer des noms plus connus, on ne passera pas à coté d’EXUMER. Pourquoi ? Parce que les deux groupes sont des fans absolus de SLAYER, période pré South Of Heaven. Ce qui chez EXUMER tient presque du mimétisme musical, prend plutôt la forme d’un hommage chez RECIPIENTS OF DEATH. Mêmes structures de morceaux, des titres courts, des riffs facilement mémorisables. Rien d’autre.
Ce cd contient toute leur œuvre. Le premier L.P, Recipients Of Death et le mini Final Flight. Dans le style, point d’évolution, si ce n’est l’apparition de passages plus calmes, et un léger ralentissement du tempo, caractéristique chez les groupes de Thrash de cette fin des années 80. Parlons clair. Si le premier L.P était sorti 2 ans plus tôt, et qu’ils avaient opté pour un nom moins ringard, ils auraient pu prétendre à la plus haute marche du podium. Mais voila, ils sont arrivés trop tard eux aussi. Alors effeuillons la marguerite. « Raping Death », le premier morceau, est le genre d’introduction parfaite pour un bon bain bouillonnant de riffs. Genre « Angel Of Death » sans RICK RUBIN, malheureusement. « Seizure » rappellera étrangement un certain « Postmortem » des familles, lourd, tendu, agressif, même utilisation de la ride. « Necropolis (City Of The Dead) », pas de blême, c’est bien du coté de « Necrophobic » qu’il faut aller chercher, la première entreprise de clonage métal réussie, bien que le batteur ne soit pas tout à fait a la hauteur. Et puis, les feuilles tombent à l’automne, alors avec « Carnage », « Gunned Down », « The Aftermath » et « Fleshburn », on ramasse du Thrash franc et sans concession, estampillé DEF JAM, 1986. Alors me direz vous, ou est le problème ? Ben comme d’habitude, la production est plus que médiocre. Le son est nasillard, beaucoup trop aigu, typique des productions WILD RAGS. Mais et le cd alors ? Ben non seulement, il n’y a pas eu de remastérisation, mais en plus, c’est un vinyle rip !! On entend le grésillement des sillons à chaque début de face ! La maison de disque (peut on l’appeler ainsi ?) sud-américaine BLACK COBRA s’est fait une jolie réputation de ce côté la, et on retrouvera le même problème sur leurs autres sorties, dont le pressage ignoble des deux albums de MACE. Heureusement, sur les titres issus du mini-lp Final Flight, les choses s’arrangent. Le son est plus touffu, épais, et le mixage est beaucoup plus pro, notamment au niveau de la basse. Les titres sont plus aérés, variés, ce qui rend l’écoute plus agréable, même si le premier album n’excédait pas 22 minutes. Sur le E.P, on carbure à 17 minutes. Gageons que s’ils avaient un peu continué, nous aurions pu atteindre la durée d’un L.P normal. Pour résumer en un mot comme en cent, RECIPIENTS OF DEATH symbolise parfaitement le groupe de Thrash martyre, sacrifié pour des raisons de label sans moyens, rejoignant la horde de bannis, perdu dans l’ombre de SLAYER, MEGADETH ou EXODUS. Pourtant, ce cd fait la nique à bon nombre de productions des ténors pré-cités. Rien de moins.