Les membres d'HAMMERFALL sont un peu les braves gars du Metal. Il suffit de les voir en concert : sympas, honnêtes envers eux-mêmes, honnêtes envers leur public… Ici, tout n'est que gloire, bravoure, sacrifice, solidarité entre warriors. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le titre « The Fire Burns Forever » a été composé pour les championnats d’Europe d’athlétisme, qui se sont tenus au mois d'août en Suède et cela en dit long sur l'esprit de toute l'équipe : on est loin des idées noires du Black Metal scandinave. HAMMERFALL, c'est du True Metal et rien d'autres. A partir de là, on aime ou on n'aime pas et les avis sont bien souvent tranchés sur la question.
Dès le premier titre, « Threshold » et son intro à la Terminator II, le groupe déroule ce qu'il a appris à faire depuis Glory To The Brave (1997) : un morceau énergique, aux chœurs et riffs entraînants, avec, en cerise sur le gâteau, quelques accents Maideniens.
Vient ensuite l'hymne, « The Fire Burns Forever », sympathique certes, mais vraiment bourré de clichés, des paroles naïves à la structure du morceau. Mais bon, si ça motive les athlètes, c'est déjà ça.
HAMMERFALL, sur le reste de l'album, poursuit dans cette voie avec des titres qui s'annoncent déjà comme de futures classiques du genre (« Howlin' with the 'Pac » et son refrain imparable à beugler dans les concerts, « Shadow Empire » et ses influences qui nous renvoient à GAMMA RAY et HELLOWEEN, « Carved In Stone » et sa rythmique dansante, « Genocide » et son intro à la MANOWAR) et d'autres, moins inspirés jusque dans les solos qui apparaissent comme des passages obligés (« Rebel Inside », « Titan », « Natural High », l'incontournable ballade « Dark Wings, Dark Words »), même si HAMMERFALL a toujours le chic pour nous mettre ici ou là des chœurs ou des refrains que l'on se surprend à chantonner dès la deuxième écoute.
C'est dire qu'avec ce Threshold, HAMMERFALL ne révolutionne pas le genre (malgré un instrumental, « Reign Of The Hammer », assez réussi, qui prendra sans doute toute son ampleur en live) et ne gagnera pas à lui les réfractaires de la première heure. Mais il est indéniable que le groupe sait y faire : HAMMERFALL, c'est un peu comme un paquet de chips. Ce n'est pas de la grande cuisine, mais une fois qu'on a commencé à y goûter, on a du mal à s'arrêter.