En arborant un nom comme INSOMNIUM, on se doute que cette formation originaire du Nord Est de la Finlande ne doit pas fournir du Brutal Deathcore sur album. En effet, c’est plutôt du côté du Death Mélodique qu’il faut se tourner. En vie depuis presque dix ans, le projet soutenu par Niilo Sevanen (chant/basse), Ville Friman (guitares), Ville Vanni (guitares) et Markus Hirvonen (batterie) exécute un Metal à la fois irascible et mélodique, rempli de contrastes et d’atmosphères changeantes, où les influences du folklore Finnois et de la littérature locale et/ou internationale ont une place prépondérante.
Auteurs de deux albums d’excellentes factures avec In The Halls of Awaiting en 2002 suivi de Since The Day It All Came Down un an plus tard, INSOMNIUM, toujours sous contrat chez Candlelight Records, revient avec comme bagage un nouvel opus Above The Weeping World. C’est sûr qu’INSOMNIUM, à l’instar d’un DARK TRANQUILLITY ou d’un MORS PRINCIPIUM EST, ce n’est pas les HAPPY MONDAYS. Pas de saisons propices à la gaudriole, l’humeur est plutôt portée sur la mélancolie et tous les états d’âmes les plus tourmentés qu’il soit. Attirés par tout ce qui a attrait à la tristesse, la grisaille et la neurasthénie, la musique d’INSOMNIUM n’est en pas pour autant si grave que cela et on n’éprouve pas de pulsions suicidaires à la fin des cinquante minutes d’auditions.
Sorte d’hybride entre DARK TRANQUILITY et IN FLAMES, les Finlandais n’en sont pourtant pas réduits à imiter bêtement leurs maîtres à jouer. Ayant bien intégrés leurs penchants musicaux, ceux-ci sont suffisamment digérés pour permettre au quatuor d’apposer sa propre patte et de proposer une musique plus personnelle collant à leurs propres aspirations.
Ainsi, le premier morceau, « The Gale », un instrumental de toute beauté montre l’étendue du sens de la composition et des arrangements d’INSOMNIUM. Les prédispositions des finlandais eu égard à l’atmosphère et aux ambiances de leur environnement géographique y sont sûrement pour quelque chose. Brutalité et mélancolie y cohabitent de manière judicieuse. Les compositions et les arrangements ont désormais atteint un sacré niveau, des titres aussi élaborés et rythmés que « Mortal Share » ou « Drawn To Black » devraient facilement convaincre les auditeurs. Les harmonies de guitares y sont splendides, tout comme le rajout d’arpèges qui agrémentent des titres comme « At The Gates of Sleep ». L’alliage du feu (rythmiques enlevées et autres cavalcades) et de la glace (ambiances froides et moribondes) au travers de cette œuvre s’avère compétent et à propos. Et que dire de titres tels que « The Killjoy « ou de l’Heavy/Thrash « Last Statement » ou du titre final, « In The Groves of Death », une merveille ! Enregistré au Fantom Studio (CHARISMA, GEHENNA) en début d’année, le son est devenu plus épais et riche que les précédentes productions.
Des pistes restent tout de même moins persuasives que les autres morceaux, à l’image de « Change of Heart » ou « Devoid of Caring », un peu trop linéaire par rapport à ce que peut effectuer le quatuor Finnois.
Nonobstant, nous avons là un troisième album très réussi et abouti, qui prouve qu’INSOMNIUM n’est pas un simple figurant mais plutôt une formation de talent qui désire s’affirmer comme étant un futur fer de lance du Death Mélodique. C’est bien parti…