Il aura fallu attendre quatre ans depuis A Night At The Opera avant que BLIND GUARDIAN ne nous livre son nouvel album. Le groupe a cette faculté, qui n’est pas donnée à tout le monde, de proposer une musique tout de suite identifiable mais qui sait évoluer avec le temps. La preuve avec A Twist In The Myth dont les compositions dénotent avec celles du dernier album en date.
En effet, A Twist In The Myth se veut plus direct, plus Heavy, plus proche à cet égard des premières réalisations du groupe (Battalions Of Fear). « This Will Never End » est symptomatique de cette évolution avec un riff de guitare particulièrement agressif et un Hansi Kürsch (chant), toujours aussi bon, qui n’hésite pas à monter dans les aigus. Cette tonalité plus Heavy, moins véloce, appuyé par une production irréprochable, donne une coloration plus sombre à l’album (les riffs d’intro de « Fly » et « The Edge », « The New Order »), ce qui donne parfois l’impression que ce A Twist In The Myth est l’équivalent du The Dark Ride pour HELLOWEEN.
BLIND GUARDIAN ose aussi des innovations plus audacieuses comme les percussions indigènes sur « Fly », premier single, et « The Edge » et ses sonorités Electro. Ainsi, si l’on fait abstraction de la voix d’Hansi Kürsch, tellement partie prenante de l’identité du combo, des titres comme « Fly » ou « Turn The Page » auraient pu trouver leur place dans la discographie d’ANGRA. L’évolution s’en ressent également au niveau des solos et des guitares, qui tendent à perdre ce timbre si particulier à BLIND GUARDIAN.
Bien que plus directe, la musique de BLIND GUARDIAN est toujours aussi riche, avec ses mélodies recherchées qui ne se dévoilent pleinement qu’au bout de plusieurs écoutes, ses solos parfaitement exécutés et ses chœurs si personnels ; quant à Frederik Ehmke, nouveau venu derrière les fûts (depuis le départ de Thomen Stauch en 2005, parti fonder SAVAGE CIRCUS et continuer à composer dans la plus pure tradition du Gardien Aveugle), il ne démérite pas. Cependant, A Twist In The Myth peine à créer des morceaux d’anthologie, comme par exemple sur Imaginations From The Other Side, épiques à souhait avec leurs refrains accrocheurs, même si des titres comme « Otherland » ou le celtique « Skalds & Shadows » s’annoncent déjà comme des classiques.
Avec ce neuvième album, une chose est sûre : BLIND GUARDIAN nous prouve une fois de plus qu’il est encore loin d’avoir fait le tour de son talent.