Si un jour vous vous réveillez et que tout autour de vous n’est que cendre et poussière, que le ciel est noir, que l’air sens la chaire brûlée, et que soudainement vous vous fassiez attaquer par une horde d’orques en furie, il y a de grandes chances pour que la musique appropriée pour accompagner cette évènement soit celle de CROWPATH.
Vous l’aurez donc compris, on a ici à faire à quelque chose d’assez apocalyptique. A première écoute, il est particulièrement difficile de déceler quoi que ce soit dans ce Son Of Sulphur… Et je peux vous assurer qu’une écoute n’est pas une mince affaire. L’ensemble nous tombe dessus comme une avalanche de brutalité et de violence. Un véritable cataclysme à chaque écoute. Tout ça dopé par une technique très poussée qui nous laisse complètement impuissant face à ce monstre terrorisant. Tellement technique que j’ai souvent du mal à battre la mesure. La batterie complètement enflammée enchaîne tout ça avec une rapidité dévastatrice qui laisse finalement peu de place aux plans efficaces. On se retrouve noyé sous cet amas brûlant de technique. La guitare quant à elle, malsaine à souhait n’aura aucune pitié pour les mélodies. Le chant guttural ne vient que s’ajouter mollement à cette frénésie de violence qui ne s’arrête que trop peu. Seul le titre « The Lycanthrope » nous apportera un peu de répit dans cet enfer. Un intermède lourd, lent et sombre très réussi, conservant cette atmosphère chaotique à laquelle tiennent tant les membres de CROWPATH. Mais la poursuite reprendra de plus belle, et ceci jusqu’à la fin de l’opus. La dernière piste, « End In Water » nous achève en ralentissant légèrement le rythme, avec un riff puissant et (sûrement) moins technique. Ca fait mal.
On ressort donc de cet album un peu retourné, ne sachant pas trop où se diriger. On parvient à faire quelques rapprochements avec IMMOLATION ou MORBID ANGEL, mais la musique de CROWPATH se fait plus extrême et plus sombre encore. Oui, c’est possible. Certains crieront au génie. D’autres, non.