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NAPALM DEATH (uk) - Mark "Barney" Greenway (Août-2004)


Pour la deuxième fois de leur histoire, les musiciens de Napalm Death ont décidé de rendre hommage à ceux qui les ont influencé. Indéniablement, le groupe britannique et son Grindcore ont eu sur le monde musical un impact que l’on peut encore percevoir de nos jours. « Leaders not Followers: Part 2 » nous présente les racines de cette musique novatrice. Interview avec Mark « Barney » Greenway, leur chanteur.

Line-up
: Mark "Barney" Greenway (chant), Shane Embury (basse), Mitch Harris (guitare), Jesse Pintado (guitare), Danny Herrera (batterie)

Dicographie : Hatred Surge (Album - 1985), Scum (Album - 1987), From Enslavement To Obliteration (Album - 1988), The Peel Sessions (Album - 1989), Harmony Corruption (Album - 1990), Death By Manipulation (Album - 1992), Utopia Banished (Album - 1992), Live Corruption (Live At Salisbury Arts Centre, 1990) (Album - 1993), Fear, Emptiness, Despair (Album - 1994), Diatribes (Album - 1996), Inside The Torn Apart (Album - 1997), Bootlegged In Japan (Album - 1998), Words From The Exit Wound (Album - 1998), Leaders Not Followers (Album - 1999), Enemy Of The Music Business (Album - 2000), The DVD (DVD - 2001), Order Of The Leech (Album - 2002), Punishment In Capitals (Album - 2002), Punishment In Capitals (DVD - 2002), Noise For Music's Sake (Album - 2003), Leaders Not Followers 2 (Album - 2004), The Code is Red… Long Live the Code (Album - 2005), Smear Campaign (Album - 2006), Time Waits For No Slave (Album - 2009)

M-I Interviews du groupe : Mark "Barney" Greenway (Août-2004), Mark "Barney" Greenway (Avril-2005), Mark "Barney" Greenway (Jan-2010/VF-EV)


Metal-Impact. Vous avez récemment signé avec Century Media Records. Pourquoi les avoir choisi ?
Mark "Barney" Greenway. Le problème essentiel avec notre ancien label, c’est que l’on manquait de promotion. Tous les groupes ont besoin de ça. Quelle que soit la qualité de ta musique, il faut qu’on parle de toi. Au début, on s’était posé la question de sortir nos albums tout seuls mais c’est trop à assumer. On doit pouvoir faire confiance à un label, pouvoir se reposer sur eux. Century Media nous a donné l’assurance qu’ils nous soutiendraient, qu’ils feraient tout leur possible pour nous aider dans tous les domaines. Ils ne font pas que payer nos royalties, le réseau pour la promotion marche vraiment bien. Ça fait du bien de ne plus avoir à tout faire par nous-même pour promouvoir le groupe. On souffle maintenant.

MI. Votre contrat n’inclut pas le Japon. Pourquoi ?
Barney. Au Japon, nous sommes sous une licence différente. Ça n’est pas très important, c’est un détail. On avait une très bonne relation avec le label japonais, depuis toujours. Alors on continue à travailler avec eux, tout simplement.

MI. Vous venez de sortir votre premier album avec Century Media Records. Vous avez senti la différence ?
Barney. Oui, certainement. Pendant ces dernières semaines, nous avons tous fait beaucoup d’interviews. Nous avons eu aussi pas mal d’articles de presse. Nous sommes très satisfaits, c’est cool.

MI. Pourquoi un album de reprises ?
Barney. Ce sont des morceaux spéciaux, des morceaux qui nous sont chers. Ce sont quelques uns des principaux groupes qui furent et sont encore les influences de Napalm Death. Ils font partie de la base. De Siege à Master ou Kreator, ils représentent de grands moments de notre passé. Certains de ces groupes sont restés inégalés à ce jour. Dans les années 80, on vivait vraiment sa passion. C’est la musique Underground qui nous a tous réunis ; nous voulions rendre hommage à tous ces groupes.

MI. Pourquoi avoir attendu si longtemps après le maxi-CD « Leaders not followers » (NDLA : qui date de 1999) ?
Barney. Il y a un certain nombre de facteurs qui ont sans cesse repoussé la sortie de l’album. On n’a pas eu l’occasion avant. Et puis le label de l’époque n’était pas intéressé. Mais on savait qu’on le ferait un jour, ce n’était qu’une question d’opportunité.

MI. Est-ce une coïncidence que la « Part 2 » est votre premier album chez Century Media ?
Barney. Comme je le disais, nous avons toujours voulu sortir cet album et Century Media nous a donné l’occasion de le faire. Nous avons une très bonne relation avec eux, ça marche bien. Il y a également une autre raison. A l’époque où on pensait sortir nos albums nous-mêmes, on s’était dit qu’un album de reprises, ce serait une bonne occasion de se faire la main. Il était donc prévu de sortir « Leaders not followers: Part 2 » maintenant.

MI. Quelles sont les principales caractéristiques de l’album ?
Barney. En terme de son, c’est explosif. Nous avons très peu changé le mix de ces morceaux. Quand nous étions en enregistrement, nous avons préféré rester fidèle à l’original tout en apportant notre style. Nous avons essayé de recréer fidèlement les morceaux ; c’est pour cela que « Master » a la même harmonie vocale, « Messiah » la même résonance, etc.

MI. Comment se fait-il que Jim Whiteley apparaisse sur deux morceaux ?
Barney. Oui, il joue sur « Game of the Arseholes » de Anti-Cimex et « War’s no Fairytale » de Discharge. Cela fait 20 ans que nous sommes amis avec Jim. Il était bassiste aux débuts de Napalm Death, avant que je n’arrive dans le groupe – je suis devenu le chanteur en 1989. Sa contribution a été très importante pour l’album « Scum » de 1986, dont il a écrit une partie des paroles. Je lui ai simplement demandé s’il voulait jouer avec nous et il a dit « oui, pourquoi pas ». C’était beaucoup pour le fun, le plaisir de jouer avec cet excellent musicien, et dans l’esprit de retrouver les racines de Napalm Death.

MI. Certains groupes dont vous avez fait une reprise ne sont pas très connus…
Barney. C’est vrai mais ce sont des groupes qui ont eu une grande influence sur nous. Encore une fois, ce sont les fondations de Napalm Death. Nous nous devions de leur rendre hommage. Et nous voulions aussi les faire reconnaître à leur juste valeur. Insanity, par exemple, est un groupe de Death underground que Shane et Jesse ont toujours beaucoup apprécié mais il est très peu connu. Pour nous, c’est un classique. C’est comme les canadiens de Dayglo Abortions, un groupe de Hardcore vraiment génial, anti-conservateur et très amusant. Il faut vraiment écouter leurs paroles ! Nous sommes heureux de les faire découvrir ou re-découvrir au public.

MI. J’imagine que vous aviez énormément d’idées, comment avez-vous choisi les morceaux que vous alliez reprendre ?
Barney. Il y a en effet beaucoup de morceaux que nous aurions pu utiliser. Nous avons d’abord passé en revue toutes nos vieilles cassettes et nos vieux vinyles. Puis nous avons effectué une présélection d’une soixantaine de morceaux, qu’on a ensuite testés en studio. Il y avait quelques passages obligés. Pour « Face Down in the Dirt », par exemple, Shane voulait la reprendre depuis très longtemps. Et comme Jesse est un grand fan de Hirax, nous savions que nous allions reprendre un de leurs morceaux. En règle générale, nous choisissions d’abord un groupe qui nous avait particulièrement marqué puis nous cherchions lequel de ses titres nous voulions reprendre.

MI. Quelle est ta chanson favorite ?
Barney. La plage 12 de l’album, le morceau d’Anti Cimex intitulé « Game Of The Arseholes ». Ce n’est pas un titre très long, il dure à peu près une minute et demi mais il est direct et efficace. C’est un morceau puissant et anti-religieux, d’un groupe qui n’a jamais mâché ses mots, ce que j’ai toujours apprécié.

MI. Et le groupe que tu préfères ?
Barney. Sans hésitation Siege. On a repris « Conform », un morceau qui a traversé les années sans se démoder. C’est à ça aussi qu’on reconnaît les grands du Métal. Les paroles parlent d’aller à l’encontre des modes, ce qui correspond bien aux aspirations de Napalm Death. On n’a jamais voulu suivre une mode ou une autre mais faire notre musique, sans étiquettes.

MI. Le morceau de Kreator « Riot of Violence », avec ses quatre minutes et demie, est certainement l’un des plus longs que vous ayez joué. Qu’est-ce que ça vous a fait ?
Barney. J’avoue qu’à certains moments, j’étais un peu perdu. C’est vrai que c’est très inhabituel pour Napalm Death mais Kreator était vraiment un incontournable. A part cela, il n’y a pas eu de réel problème. On a essayé de reprendre ce titre d’un trait. Je suis très satisfait du résultat.

MI. Et cela me conduit à demander : pourquoi avez-vous toujours préféré des morceaux courts ?
Barney. En effet, nos morceaux dépassent rarement les deux minutes et demie. Cela nous vient naturellement. Je trouve que l’on gagne beaucoup en impact. Le résultat est plus direct, droit au but. Pour des morceaux plus longs, il faudrait faire des rajouts qui seraient totalement superflus, voire même néfastes. C’est le format qui nous convient le mieux.

MI. Vous avez eu certains ennuis pendant votre carrière. Tu penses que vous êtes dans une phase plus calme ?
Barney. C’est vrai que nous avons eu notre lot de soucis depuis que nous avons débuté. Cela nous a rendu plus forts aussi. On a appris à dire non quand cela n’allait pas, à envoyer les gens promener quand vraiment on en avait assez. Les difficultés nous ont armé pour ce métier. Mais non, nous ne sommes vraiment pas dans une période plus calme. Nous avons réglé bon nombre de problèmes, c’est certain, mais ça devient de plus en plus dingue, au contraire. Les choses se sont accélérées ces derniers temps. Nous avons un nouveau label, de nouveaux engagements ; nous sommes demandés pour des tournées et l’année prochaine devrait sortir un nouvel album. Nous sommes très occupés.

MI. Musicalement, vous n’avez plus rien à prouver. Quel est le défi pour vous maintenant ?
Barney. Je ne suis pas d’accord. Dans ce métier, on a toujours des choses à prouver et nous avons encore beaucoup à faire. Il ne faut jamais se considérer arrivé sinon on stagne. Nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire, toujours améliorer nos performances. Il faut savoir rester professionnels, ne rien exagérer.

MI. Quels sont vos projets d’avenir ?
Barney. Le prochain album est en fait presque fini, on pourrait presque partir en enregistrement mais pour le moment, on doit finir la promotion de « Leaders not Followers: Part 2 » parce que c’est un album qui est important pour nous. On a toujours des idées d’avance pour notre prochain projet ; nous n’arrêtons jamais de créer. Je pense que nous allons parler de choses plus privées, avec peut-être des influences un peu différentes. Vous verrez. Et puis on a une tournée aux Etats-Unis, l’année prochaine.

MI. Quels conseils donnerais-tu aux nouveaux groupes qui débutent ?
Barney. Faites attention, c’est une véritable industrie ! Il n’est pas question pour moi de faire des histoires pour rien ou d’être cynique mais il y a beaucoup d’embrouilles dans ce milieu. Il faut garder le contrôle, ne pas se laisser brider par le management et surtout ne pas laisser ton manager tout faire. Sans être suspicieux, il faut prendre part à tout et établir une bonne relation avec lui dès le début. Nous, on a commis l’erreur de faire trop confiance à certains labels par le passé et ça s’est retourné contre nous. Même s’ils se sont bien occupés de toi jusqu’à présent, ça peut toujours changer. Des personnes que tu penses être des amis peuvent se révéler des requins. Alors il faut rester sur ses gardes.

MI. Tu écris toujours pour Kerrang?
Barney. Oui, j’avais toujours voulu écrire. Depuis que Kerrang m’en a donné l’occasion, je ne m’en lasse pas. C’est beaucoup de travail, bien sûr, mais cela complète mon activité de musicien. C’est vraiment important pour moi ; une autre façon de vivre ma passion pour la musique.

MI. Le groupe et surtout toi avez toujours montré des opinions politiques très marquées. Qu’est-ce que tu dirais de la situation actuelle en Grande-Bretagne ?
Barney. La plupart des gens étaient contre la guerre, les sondages l’ont bien montré, mais on ne les a pas écoutés. Les dirigeants écoutent rarement les citoyens, de toute façon. Ils auraient souhaité que Tony Blair se désolidarise de Bush. Les Américains savaient parfaitement ce qu’ils faisaient ; ils ont poussé Blair. Ils n’ont pas mesuré les conséquences de leurs actes. George Bush voulait juste finir ce que son père avait commencé. C’est son ego qui parlait, c’est très basic. Mais je ne pense pas qu’ils s’en sortiront si facilement, cette fois.

MI. Merci pour cette interview.
Barney. Merci à toi.


Ajouté :  Vendredi 08 Octobre 2004
Intervieweur :  Kandra
Lien en relation:  Napalm Death Website
Hits: 24001
  
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