I AM OZZY (2009)
Auteur : Ozzy Osbourne
Langue : Anglais
Parution : 1er octobre 2009
Maison d'édition d'origine : Sphere
Nombre de pages : 415
Genre : Autobiographie
ISBN-10 : 0751543403
ISBN-13 : 9780751543407
Pendant une tournée, Ozzy se prend une méga cuite et rentre à l'hôtel au radar. Il vire la femme de chambre se couche et s'endort immédiatement. Ce qu'il ignore c'est qu'il n'est pas dans sa chambre. Lorsqu'il émerge 36 heures plus tard, le groupe qui a retourné la ville à sa recherche n'en croit pas ses yeux…
Alors que le reality show "The Osbourne" cartonne, Ozzy et Sharon sont invités au dîner des correspondants de la Maison Blanche. C'est une cérémonie annuelle lors de laquelle le Président des Etats-Unis reçoit les correspondants de presse. Ozzy a accepté l'invitation sans réfléchir mais une fois installé à table il réalise qu'il est en plein milieu de cet establishment qu'il vomit et qui le vomit. Il se murge copieusement et quand Georges W. Bush, durant son discours de remerciement, remercie "Ossie Ossbourne", l'intéressé bondit sur sa table et pousse un "Yeah" retentissant en tendant le poing. Pas décontenancé, Bush poursuit son discours, ponctué par les "Yeah" d'Ozzy jusqu'à ce que sa femme le force à descendre de son piédestal.
Pendant un séjour dans son cottage anglais, Ozzy fait une promenade en quad et roule dans un trou d'obus, il fait un vol plané et tombe sans grand mal dans l'herbe molle. Mais le quad qui a suivi le même chemin lui tombe dessus. Côtes enfoncées, cou et bras cassés, Ozzy arrive comateux à l'hôpital et avant de sombrer dans l'inconscience, il agrippe le chirurgien et lui dit "je t'interdis d'abîmer mes tatouages".
This is Ozzy.
Des anecdotes comme celles-ci, il y en a foison dans l'autobiographie d'Ozzy Osbourne, sobrement intitulée I am Ozzy. Et, effectivement, après 450 pages passées en compagnie du chanteur, on a l'impression de très bien le connaître. Et comme tout cela est raconté avec l'accent brummie et un désarmante sincérité, on ne peut qu'aimer le Prince of Darkness.
I am Ozzy est une histoire chronologique qui couvre la vie du chanteur, depuis l'enfance et l'adolescence dans une banlieue pauvre de Birmingham, la scolarité abandonnée à 15 ans sans autres perspectives d'avenir qu'un travail merdique dans une usine de la région... Mais, bien sûr, c'est un tout autre destin qui attend notre héros. Un destin qui vient un jour frapper à sa porte répondant à l'annonce "Ozzy Zig need Gig" que le jeune John Osbourne a accroché à la vitrine d'un magasin de musique. C'est cette petite annonce qui permet à Geezer Buttler, puis Bill Ward et Tony Iommi de rencontrer Ozzy. C'est cette petite annonce qui est à l'origine de l'un des plus grand groupes de Metal de l'histoire du Metal, et c'est cette petite annonce qui a permis à Ozzy de tourner le dos à l'usine, à la délinquance et au pavillon de ses parents pour devenir le Madman.
Le livre est découpé en deux parties, avec et sans BLACK SABBATH, mais aussi sans et avec Sharon Arden-Osbourne, la personne qui a su détecter dans l'épave à la dérive qu'était Ozzy au moment de son éviction du Sab' le talent, le génie, la figure fédératrice du Metal. Car si c'est avec BLACK SABBATH qu'ils l'ont inventé, Ozzy en a ensuite été l'un des porte drapeaux les plus fervents, comme interprète, comme icône, comme découvreur de talents (les nombreux musiciens qu'il a lancés) et comme figure de proue d'un festival Metal. Quelles que soient ses frasques, on a envie de tout pardonner à Ozzy qui garde cette bonne tête de chérubin innocent, de faux méchant, de petit garçon turbulent.
La première partie de ces mémoires suit le chemin assez connu de la genèse du Sab en apportant l'éclairage du chanteur à l'histoire des débuts de son groupe. Comparée à l'autobiographie de Tony Iommi (Iron Man, my journey through Heaven and Hell with Black Sabbath), celle d'Ozzy est bien plus amusante, moins mécanique. La seconde partie est en revanche assez déroutante. Les premiers chapitres poursuivent l'histoire musicale et personnelle d'Ozzy mais assez rapidement, c'est surtout de l'histoire médicale du chanteur qu'il est questions, et notamment les nombreux problèmes rencontrés à cause de ses addictions. Problèmes avec les autorités, problèmes avec sa famille, problèmes de santé (coma, pertes de mémoire, troubles du comportement)... Et recherche de solutions, tentatives de désintoxication, seul ou accompagné, rechute, remords, résignation. Les deux cent dernières pages du livre ressemblent à la longue litanie d'un alcoolique repenti qui se remémore à quel point l'alcool l'a rendu con et présente ses excuses à tous ceux qu'il a fait souffrir. Le Madman consacre peu de pages à raconter cette carrière. Dans la deuxième partie, il n'est presque pas question de l'enregistrement de ses dix albums solo, ni des raisons pour lesquels un si grand nombre de musiciens se sont succédés aux côtés du chanteur. La seule exception à la règle est Randy Rhoads auquel Ozzy consacre un long chapitre très émouvant, revenant en détail sur leur rencontre, l'enregistrement des premiers albums et la tournée américaine durant laquelle le guitariste a trouvé la mort, ainsi que le vide que ce dernier a laissé. Pour le reste, Ozzy semble se laisser porter par les événements que d'autres organisent pour lui, le poussant dans le dos d'une main bienveillante pour l'envoyer régaler les fans sur la scène, le seul endroit où il semble s'épanouir. Et de page en page, on en vient à mettre un nom sur cette main bienveillante et à souhaiter qu'elle prenne à son tour la plume pour combler les blancs du récit. Cette main, c'est bien sûr celle de sa complice depuis 40 ans, à la scène comme à la ville, Sharon Osbourne.
Ajouté : Vendredi 05 Février 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Ozzy Osbourne Website Hits: 15110
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