Après une sortie éponyme et une sobre distribution, le label Mono-Emotional Records reprend la bête en main et nous ressort l’album sous le nom de Don’t disturb The Beast. Les groupes de Dark Electro Rock étant assez peu nombreux en France, on se méfie légèrement de cette œuvre au visuel étrange. Représentant la bête du Gévaudan (il me semble), avec un style un peu Moyenâgeux, la pochette me séduit déjà. NIC-U a trouvé un visuel qui marque. Ensuite, on aime ou pas, mais on s’en souvient. C’est important.
Outre quelques ambiances, on ne retrouvera guère l’aspect Moyen Âge dans leur musique. Evoluant dans un genre Pop un peu Noisy influencé par SONIC YOUTH, avec des cotés Electro/Indus tiré de NINE INCH NAILS ou encore une voix rappelant celle de DAVE GAHAN (Chanteur de DEPECHE MODE), on se laisse vite prendre au jeu. Voix d’ailleurs qui alterne finement entre Français et Anglais au court des morceaux. La qualité irréprochable de la production rend bien justice au travail des compositions. On est rapidement envoûté par « Hésitations », le premier morceau, et donc confiants pour la suite. Chaque titre appui vraiment sur une ambiance particulière, parfois lourde, parfois aérienne… NIC-U semble nous transporter là où bon lui semble. Les lignes de basses efficaces se mêlent parfaitement aux samples intelligents. Le style est imposé tout en gardant une bonne dose d’excentricité et d’originalité.
Seule ombre au tableau, le titre « Narcisse » que je trouve complètement raté. Une mélodie Rock/Indus oppressante à la limite du ridicule, qui tombe comme un cheveu dans la soupe. C’est dommage.
Cependant, sans trop en faire, NIC-U nous fait passer un bon moment, même si l’on n’atteint pas l’orgasme auditif. C’est délicat, agréable et suffisant. On n’en demande pas plus.