Autres Groupes Présents au concert : Sinister (nl), No Return (FRA), Myrkskog (no), Scarve (FRA)
Date du Concert : Mardi 15 Octobre 2002
Lieu du Concert : M.J.C Mirabeau (Marseille)

Pour une fois qu'on a un concert à la maison, on va pas faire la fine bouche et on va faire taire la fatigue du mythique week end parisien dont j'étais à peine revenu le matin même (concert de ZZ Top et Gary Moore). Pourtant je ne suis pas un fondu de Metal extrême, loin de là. Mais la réputation scénique de No Return, de Scarve et dans une moindre mesure pour moi, de Nile, méritait d'être vérifiée de visu.

On débarque donc vers les 20h00 en plein quartiers nords marseillais (du genre de ceux qui craignent pas mal, même pour des habitués marseillais comme mon Padre et moi) où se situe la MJC du coin. Cette salle avait accueilli beaucoup de concerts extrêmes il y a de cela plusieurs années et certains troubles avaient déjà eu lieu entre les habitants du quartier et les Metalheads. Ce n'est que depuis peu que les concerts, toujours black ou death, ont réinvesti les lieux.

Première constatation : il y a du monde (enfin, pour le style et vu le lieu), dans les 200 je dirai. Ca traîne devant l'entrée, ca boit et en rentrant dans la salle, peu de monde comparé a l'extérieur. Il faut dire que c'est le premier groupe de la soirée qui s'égosille, donc pas folichon apparemment. Sauf qu'on me renseigne que c'est les Scarve (ben oui, je suis venu en curieux, je n'ai aucun album des groupes présents !).

Je me faufile dans la maigre assistance pour voir si leur réputation live n'est pas usurpée. Et je dois en effet reconnaître qu'ils ont une patate incroyable! Ils ne se démontent pas devant le peu de réaction du cru, et ils balancent la sauce, dans un son assez confus. Personnellement j'aime leurs passages Heavy, mais je ne prise guère leurs parties plus extrême. Et les enchaînements entre les titres restent à revoir. Mais ca fait du bien de voir un jeune groupe français se démener de la sorte pour imposer sa musique alors on applaudit quand même leur prestation.
Note : 5/10

Après un court entracte, c'est au tour du groupe du nord de l'Europe de monter sur scène : Myrkskog. Ben euh.... il fait peur quand même le chanteur !!! Pourquoi il est tout énervé comme ca ? ;-) .Bon pour moi la musique de ce trio, c'est de l'inaudible. Les morceaux se ressemblent tous, c'est une avalanche de bruit. Par contre techniquement le chanteur-gratteux est impressionnant. Et véloce avec ca. Mais le son ne suit pas. D'ailleurs l'ingé-son nous dira par la suite que c'est un groupe insonorisable !
Note : 4/10

Enfin ! C'est au tour de No Return de prendre la scène par les cornes et je peux enfin laisser mes poils s'envoler autour de mon crâne. Parce que je suis rassuré : on m'a pas raconté des bobards sur leurs prestations live ! Ca arrache la tapisserie et les fondations avec ! Le son est enfin bon, on perçoit tous les instruments. La gratte soliste a un son tranchant comme du rasoir, la bassiste m'a laissé sur le cul par sa technique et son constant headbanging et le chanteur est impeccable dans son rôle de hurleur/helicoptère chevelu !
Ils jouent approximativement 45 minutes, ils finissent par une reprise de Death (un titre de "Human"), et on regrette que les lumières se rallument déjà ! Le public s'offre la première ovation de la soirée, et c'est bien mérité. A revoir en tête d'affiche si possible, pour reprendre de leur Thrash aux influences multiples mais bien digérées.
Note 7/10

C'est a partir de là que les choses vont partir un peu en vrille... Déjà j'ai trouvé l'ambiance de la soirée assez malsaine, glauque. Je sais pas si c'est propre à tous les concerts extrêmes mais on ne sentait aucune homogénéité, aucune union entre les gens présents. Tout le contraire d'un concert de Heavy. Une ambiance assez détestable à mon sens. Mais que tant de skinheads nazis soient sur place (ben oui, une bonne dizaine de skins sur 200 personnes ca fait déjà trop), c'est inquiétant. Jusque là, ils s'étaient tenus tranquilles.
Mais pour Sinister, avant dernier groupe, ils ont commencé à se faire plus présents. Les premiers pogos se sont déclenchés dés le premier titre du groupe. C'est violent mais ca restera dans la limite du raisonnable durant ce show.
Sur scène, Sinister me cloue sur place. Ben oui, quand je vois ce très joli petit bout de femme au micro, je me dis qu'au moins j'aurai le plaisir des yeux à défaut de plaisir musical… Tu parles Charles ! Quand elle a poussé ses premiers vocaux, j'ai cru que mes yeux me sortaient des orbites de surprise !!! Comment une si petite femme peut-elle proférer des paroles dans un timbre si guttural ?!! On aurait dit l'Exorciste du Metal !lol!
La première stupeur passée, force m'est de reconnaître le peu d'intérêt musical... Pour moi c'est pas bon. Et le son ne fait rien pour corriger cette impression. La voix est trop en avant, allant jusqu'à couvrir la batterie pratiquement (ah ben c'est qu'elle s'économise pas la donzelle !!!), les guitares sont brouillonnes... Je craque au bout de quatre morceaux et je décroche de la salle pour aller tchatcher avec des connaissances.
N'empêche que le public assiste au set plus nombreux que précédemment, ca pogote un peu... C'est que ca doit plaire quelque part.
Note 2/10

Pour finir, je reviens me placer idéalement pour Nile. On m'en a dit le plus grand bien également, et même si ce n'est pas du tout mon style, cette fois je reconnais l'étendue du talent de ce combo. C'est technique, y a des breaks, des ambiances, le frontman est impressionnant tant par son jeu/chant simultané, que par son charisme... Et pour que j'arrive a distinguer nettement les morceaux entre eux, c'est que ce n'est pas seulement du bourrinage obtus !
Note 6/10

Malheureusement j'ai quitté les lieux au milieu de leur prestation. Pas seulement par fatigue (ca se jugule). Mais plutôt par dégoût. Dégoût de voir tous les skins au milieu de pogos ultra violents (pourtant je suis habitué depuis des années aux pogos les plus thrash), car les pogos ca doit rester intenses mais fraternels. Les pogos pour faire mal ca rime pas à grand chose.
Dégoût de voir tous ces skins se la jouer parce qu'ils sont en nombre. Dégoût de les voir monter en puissance au fil des morceaux jusqu'à lever les bras pour faire des saluts nazis.
Dégoût de voir les choses peu à peu dégénérer jusqu'à être obligé de séparer un skin et un chevelu sous peine de baston. Dégoût de voir la "sécurité" rester statique face à ca. Dégoût de sentir monter une rage débordante en soi contre la connerie extrémiste...
Franchement j'ai préféré quitter le concert sinon je sais que cela aurait mal fini. C'était partir ou plonger dans le tas pour en fracasser un (et se faire fracasser par dix derrière...). C'est triste de voir les concerts black/death gangrenés par cette plaie dans le sud-est. Mais ca fait des années que ca dure ici. Seulement ca commence à reprendre un peu trop d'ampleur ces derniers temps.
Et hommage à Striker, le seul Metalleux Noir de Marseille qui se bouge pour le Metal dans la région et qui évidemment a été pris à partie par de courageux nazis dans les pogos (cela m'a été raconté par une amie restée jusqu'au bout). Tous les chevelus auraient du leur sauter dessus pour leur montrer qu'on est unis. Mais apparemment c'est pas le cas dans l'extrême.

Et de voir le pare brise arrière de ma voiture complètement fracassé à la sortie de la salle, ca ne m'a même pas énervé comparé à la rage contre les skins... La connerie gratuite est partout, je ne sais pas si ca vient des mecs des cités ou des skins mais qu'y faire une fois le délit commis ? D'autres voitures ont été visées avec d'autres dégâts, pas eu de chance que ca tombe sur la mienne cette fois là.

Mais on m'y reprendra plus à retourner dans cette salle, ni à un concert à la si mauvaise ambiance générale. Vivement que Slayer revienne chez nous pour qu'on puisse se battre à armes égales...