Joe Satriani a beau nous dire, à chaque album, qu’il a exploré de nouveaux modes, qu’il a fait toutes sortes d’expériences, nos oreilles, elles, entendent toujours la même musique. C’est à la fois le défaut et la qualité de Satriani : on sait toujours à quoi s’attendre. Ce Super Colossal ne déroge pas à la règle. On y retrouve tous les ingrédients qui font le bonheur des fans : de bonnes mélodies ponctuées de solos remarquables avec ce son si caractéristique.
Le problème c’est qu’à la longue on commence à connaître la musique. On peut même se surprendre à fredonner les notes avant qu’elles ne sortent des enceintes.
Tout commence plutôt bien avec “Super Colossal” qui jouit d’une mélodie accrocheuse, pourtant on ne peut s’empêcher de sentir une légère odeur de réchauffé. Le pire c’est qu’il ne nous épargne même pas l’affreux son de claquements de mains qui pue la boite à rythme et qui est passé de mode depuis 20 ans. Le reste de l’album est à l’avenant : des morceaux plutôt variés qui s’enchaînent agréablement mais sans nous procurer une émotion particulière. Il y a de bonnes choses mais pas de génie là dedans, hormis dans l’interprétation.
Le tout s’achève sur “Crowd Chant” avec une interaction du public qui a une grande efficacité sur scène. Mais, là encore, question originalité...
Super Colossal est un album agréable, très bien exécuté, qui s’écoute avec plaisir et qui a donc peu de chances de décevoir les fans (à moins de continuer d’espérer un autre Surfing With The Alien qui ne viendra probablement jamais). Pourtant, on est obligé de constater qu’aucun de ces 13 titres n’est vraiment indispensable.
Finalement, Joe Satriani c’est un peu comme Amour, Gloire et Beauté : ça ne fait pas de mal et puis si on a raté un épisode, on n’a pas perdu grand chose.