Peut-être certains comme moi craignaient pour l’avenir de DAGOBA… Les amateurs de Metal pur ont pu être déçu par le côté un peu plus Neo de l’album éponyme comparé à la puissance de Release The Fury. Rassurez-vous ! En dehors de « Cancer », l’album revient aux ambiances puissantes et dévastatrices de leurs débuts ! C’est donc une réelle tuerie que nous offrent les marseillais, introduite par un mur de son et de hurlements qui annonce tout de suite la couleur. Cet opus va aussi bien chercher du côté du Power Metal avec ses rythmiques destructrices, batterie et guitares à l’unisson, mais explore aussi désormais des contrées plus inhabituelles pour DAGOBA telles le Thrash et le Black.
Les riffs de guitare et les patterns de batterie sont ultra-efficaces, tout cela va droit au but, un peu trop même. On serait presque face à un manque d’inspiration, de diversité, remplacées par une formule certes imparable mais redondante. C’était sans compter sur les atmosphères créées sur cet album. Parmi les nombreuses nouveautés qui prouvent que DAGOBA a beaucoup de ressources, on trouve des synthés et quelques sons à consonance mécaniques. Loin de dénaturer la musique, ils rehaussent l’énergie naturelle de ce What Hell Is About par un côté industriel sombre, extrêmement glauque et déprimant. D’ailleurs la plupart des titres recèlent des parties violentes et répétitives qui font penser à du Black Metal, côtoyant des chansons plus rentre-dedans. « Livin’ Dead » par exemple serait facilement prise comme un rejeton de MACHINE HEAD ! En parlant de ces influences, il est à noté la présence de Simen “Vortex” Hestnæs de DIMMU BORIGR qui vient poser quelques voix (essentiellement claires) sur « It’s All About Time » et « The White Guy (Suicide) », ce qui prouve bien le virage qu’amorce DAGOBA, se tournant de plus en plus vers le Metal extrême. Les influences Neo Metal servent seulement de trame de fond, apportent leur efficacité, laissant les subtilités et l’essence même du groupe prendre source dans d’autres mouvements.
On peut trouver certains titres longuets, avec des breaks atmosphériques qui s’éternisent, qui plus est placés en fin de chanson, ce qui nuit certainement au dynamisme de l’album. Cet écueil est rapidement contourné par la sauvagerie du groupe, qui peut ainsi se permettre quelques temps morts. DAGOBA signe cette année un très bon album d’un style assez indéfinissable, entre plusieurs courants musicaux, voguant entre le Neo, le Thrash et le Black essentiellement. Percutant, serait la dénomination la plus appropriée…