BATHTUB SHITTER est un groupe de Grind japonais… Double surprise ! D’une part, peu de formations du soleil levant viennent jusqu’à nos oreilles, et de plus du Grind ! Pour l’introduction, l’influence Nintendo se fait sentir : une petite mélodie naïve façon Mario Bros nous rappelle la provenance des musiciens. Puis place à un déluge Grind bien mené mais un peu mou pour le style, avec un duo de chant : une voix gutturale puissante et la petite voix efféminée hystérique chère à GRONIBARD. Les riffs de guitare, sans révolutionner le style, sont très efficaces, vivants. C’est le point fort de ce second opus des japonais, les parties guitare sont bien pensées, rien que du son brut de décoffrage sans artifices ni technicité abusive qui aurait nuit à la clarté de la musique.
Les chanteurs s’en donne à cœur joie sur cet album, mêlant les deux types de vocaux pour un résultat schizophrène. Le chant hystérique fait son office, variant un peu les ambiances et tirant quelques sourires du ridicule de cette voix. Mais ça marche ! Quelques surprises parsèment l’album, comme « Shit Drop », un morceau acoustique dans la veine des « Jeux Interdits » ou bien « Stihs Latem » et sa musique enregistrée à l’envers.
Produit par un petit label, Dance Hall Grind ne bénéficie malheureusement pas d’une production à la hauteur. Cela se ressent notamment sur la batterie qui se situe à des kilomètres du style du groupe. Sans parler de son caractère effacé et sourd, elle ne sonne pas comme des percussions typiquement Grind. Volonté honorable du batteur ou impossibilité technique ? N’empêche qu’une batterie avec des toms surpuissants et une caisse claire profonde (je veux dire par là qui sonne comme du GRONIBARD, AGORAPHOBIC NOSEBLEED ou encore… comme le dernier METALLICA !) aurait été le bienvenue pour renforcer ce côté « too much » du Grind.
Malgré cette faiblesse sonore de taille, les amoureux du Grind seront ravis par cette œuvre de BATHTUB SHITTER. Comparés aux icônes du style, les japonais sont beaucoup moins déjantés et aussi moins violents, mais servent de bons morceaux (« Skate Of Bulgaria », « World Dun Hole »). Dance Hall Grind est plutôt calme en regard de ses confrères, ce qui attirera peut être les néophytes de ce genre extrême.