BLACKLODGE, après quelques démos et un premier opus sort ici son second album : >SolarKult<, 2nd Level Of Initiation = Chamber of Illumination. Les français se proclament comme des révolutionnaires du Black Metal, et sans parler de bouleversement, BLACKLODGE peut se vanter d’avoir son identité propre. Les trois musiciens nous offrent un Metal hybride, mêlant rythmiques et voix Black à des beats techno au son un peu crade. Cet album n’est pas sans rappeler ce qu’on a pu entendre avec COUNT NOSFERATU KOMMANDO, le génie en moins peut-être.
Malgré un bon début avec « Mission » (et une intro qui se passe de commentaires), l’album s’essouffle vite et ne propose aucun renouvellement, seulement la même sauce refroidie depuis le premier titre. Les tempo restent toujours très lents, et les rares moments qui se veulent puissants ne satisfont pas leur but. Simultanément la voix devient vite ennuyeuse, noyée sous un déluge d’effets lui ôtant toute consistance, tandis que la guitare se borne à des rythmiques Black banales. L’album est néanmoins fidèle à son concept et l’atmosphère, rehaussée de beaucoup de sons étranges, défini sans hésitation un monde froid, industriel et dénué d’humanité.
BLACKLODGE aborde comme ses confrères les thèmes de l’apocalypse, de la décadence, mais offre en plus l’originalité d’y fondre un univers futuriste. La science et la médecine prennent leur place dans ces histoires satanistes prônant l’individualité et le pouvoir, en n’oubliant pas de faire référence à quelques mythes incontournables du christianisme. Le concept philosophique de BLACKLODGE est construit, riche de sens, on le ressent immédiatement dans la musique et les paroles de Saint Vincent, chanteur du groupe.
La longue heure d’écoute de cet album ne laisse aucun doute : BLACKLODGE a le mérite de choisir une voie difficile et complète (la musique est portée par l’univers malsain et bien édifié de >SolarKult<), mais n’y réussi que partiellement, laissant parfois son auditoire dans un « no man’s land » musical, déroutant. Les trois premiers titres de l’album méritent qu’on s’y intéresse, mais la suite est confuse, le chant révèle au fur et à mesure des imperfections rapidement horripilantes, et la musique ne tient plus qu’à un fil. A moins que, dixit le groupe, « Best listening loud and under acid ». Je n’y crois pas trop…