Avec des pointures telles YATTERING ou encore DECAPITATED. On croyait que la Pologne était le pays du Death Brutal exclusivement. C’était sans compter sur HATE, qui se démarque avec son Death/Black, et avec brio qui plus est ! Mené par le sobrement dénommé « Adam the First Sinner » (en voilà un groupe de Death bien inspiré par la philosophie Black !), HATE décharge sa violence depuis près de 15 ans. Ce Anaclasis - A haunting Gospel Of Malice And Hatred est le sixième méfait du combo soviétique. Une introduction composée de voix diffusées en sens inverse (comme on en trouve dans des films d’horreur) donne le ton sataniste de l’album, qui contera quelques mythes et pensées sur les démons.
Venons en aux faits. HATE est une tuerie, une machine toute puissante qui écrase tout sur son passage. Le groupe a su combiner un Death bien typique façon DEICIDE avec des intonations Black de bonne facture. Le cœur de la musique, un Death bien rapide, est nuancé par des passages lourds et sombres qui nous rappellent la teneur obscure des thèmes abordés. Le résultat est une musique grandiose, robuste qui allie majesté et vélocité. Ainsi, « Hex » recèle autant de puissance qu’un « Antichristian Phenomenom » (de BEHEMOTH, mais je n’ai certainement pas besoin de vous le préciser…). Quelques touches de modernisme incarnées par des sons fugaces et étranges viennent peaufiner la grandiloquence de cet album.
HATE offre une valeur sûre avec ce nouvel opus, et pourtant on note quelques bémols. Certains enchaînements font relever la tête du guidon, et le lien entre deux riffs contigus n’est pas toujours évident à intégrer. Pour une musique directe comme celle-ci, ce n’est pas le genre d’expérience que l’on recherche. D’autre part, les passages lourds le sont parfois un peu trop, ils nous bercent par leur mollesse et la pénurie de notes qui les affectent.
Malgré ces quelques remarques, Anaclasis - A haunting Gospel Of Malice And Hatred est un très bon album de Metal, sacrément efficace. HATE sait frapper là où ça fait du bien, avec des armes de choix telles « Razorblade » ou bien « Hex » (oui je l’aime vraiment celle-là !). Ce disque, sans prétention aucune de réinventer le Metal, est tout simplement bon, vous auriez tort de vous en priver.