Groupes Présents au concert : SWEET SILENCE (FRA), CYNIC (usa)
Date du Concert : jeudi 5 juillet 2007
Lieu du Concert : Nouveau Casino (Paris, France)

CYNIC au Nouveau Casino... Qui? Quoi CYNIC?
Et bien "Le" CYNIC, celui des années 90, avec son unique opus Focus! Comment est-ce possible? 13 ans après la sortie du CD et le split du groupe, la formation culte de Floride menée par Paul Masvidal et Sean Reinert s'est reformée, et parcoure de nouveau sur les routes pour une mini tournée, dont les étapes sont entre autre le Hellfest et le Nouveau Casino de Paris…
Petit cours de rattrapage pour apprentis métalleux qui n'auraient pas entendu parler d'eux... CYNIC s'est formé en 1987, par les deux camarades de classe susnommés. Partant d'un Brutal Death influencé par VENOM, KREATOR et SLAYER, le groupe évolue vers des sentiers étranges plein de sonorités inhabituelles, venant à définir un nouveau style de musique, le Death Progressif. Pour situer, les membres passés et présents de CYNIC ont collaboré avec PESTILENCE, Chuck Schuldiner (sur Human de DEATH) et ATHEIST (sur Unquestionnable Presence)... excusez du peu!
CYNIC fait partie de ces trop rares formations de l'époque qui ont fait un tel bond en avant dans le Death, que le public n'a pas réussi à suivre (Focus a d'ailleurs été réédité en 2004, tout comme la discographie d'ATHEIST).
Et voilà qu'il se reforme! 25 euros pour 2 groupes ça fait un peu mal, mais bon, on prend la place quelques semaines à l'avance l'histoire d'oublier cette dépense avant le grand soir!
Une foule s'amasse sous la pluie devant le Nouveau Casino (en retard, "pour ne pas changer" ajouteraient les mauvaises langues). Les gens sont là pour CYNIC, tout comme moi. Donc passons rapidement sur l'entrée, l'ambiance, la première partie assurée par les français de SWEET SILENCE. Leur Heavy/Thrash Expérimental est passé relativement inaperçu, l'intérêt de la soirée n'étant pas là. Les musiciens ont eu l'intelligence de le comprendre et ont rapidement dégainé leurs titres.
La venue de CYNIC déclenche les passions. Dès les préparatifs, les membres sont font acclamés par la salle, remplie jusqu'au plafond d'un public hétéroclite. Soyons francs, l'entrée en scène de CYNIC fut un désastre. "The Veil Of Maya", titre phare et introduction de ce concert n'a servi qu'à régler les balances. S'en est suivi un quart d'heure de cafouillages divers, entre les samples qui ne fonctionnaient pas, la voix trafiquée qui n'était pas au bon niveau et la deuxième guitare qu'on n'entendait sur la première chanson. L'occasion pour Paul de nous faire patienter un peu, visiblement heureux d'être là et de reprendre du service avec CYNIC. Dixit Paul, "You've waiting for 13 years, you can wait a few more minutes!", nous avons patienté, bien que refroidis par cette organisation défaillante.
Le reste du show a tenu ses promesses. Encore quelques bévues techniques, mais totalement éclipsées par la beauté de ce concert. Et quel spectacle. Les musiciens sont tous exceptionnels, et rendent toute l'émotion des titres de CYNIC. Accompagnés d'une projection cinématographique de scènes de nature indomptée, les mélopées hypnotisent l'audience, le public est conquis et reste béat, gobant les douces mélodies de "Celestial Voyage", "Textures"... Personne ne bouge, encore moins ne s'agite, mais tous écoutent attentivement. CYNIC est entre deux mondes. Il a crée son propre univers, nous englobant ce soir. Le public est surtout métalleux, mais l'ambiance est Jazzy. Les musiciens invitent un membre du staff à poser quelques vocaux gutturaux (assurés par des samples sur les autres titres), joue les prolongations, improvisent des soli à tour de rôle. Le concert est majestueux. Le son n'est pas si bon, la salle étriquée et enfumée, mais c'est ... culte. Le groupe n'a pas cette réputation d'icône pour rien, l'atmosphère se crée de la musique, des artistes d'une grande technicité et à l'inspiration si étrange.
Toute cette passion mise à part, les instants remarquables du concert ont été la démonstration d'un titre cuvée 2007, tout juste composé par le groupe (chanson un brin trop pop à mon goût...), et une cover-song de MAHAVISHNU ORCHESTRA, une des influences revendiquée par CYNIC. Enfin, après un rappel et un salut théâtral (je l'ai dit, c'est un show à part, quel groupe Rock/Metal s'incline encore à l'unisson à la fin d'un concert??), CYNIC disparaît de nouveau... Espérons que ça ne soit pas pour une nouvelle décennie!
Ce concert était un grand moment de musique. Parce que CYNIC est une formation à part, hors norme, aux horizons élargis. De cela naît une ambiance particulière, qui laisse sans voix et qui saura rester imprimée dans nos souvenirs, au dessus de tant d'autres shows qui se ressemblent trop.