Après When Empires Burn, on pouvait penser que Bob Catley avait amorcé un virage vers un style plus Heavy. Pourtant ce nouvel album marque un petit retour aux sources. Inutile donc de chercher un morceau de l’envergure de “The Prophecy”. Le chanteur de MAGNUM semble vouloir replonger vers le Hard Rock mélodique qui a fait sa notoriété, même s’il serait faux de penser que sa timide approche du Heavy Metal est demeurée stérile. Car Spirit Of Man comporte quelques beaux élans de riffs qui musclent sensiblement l’ensemble.
En ce qui concerne l’écriture des morceaux, Gary Hughes (TEN) a été délaissé, comme sur l’album précédent, au profit des vieux amis de Bob Catley, parmi lesquels les guitaristes Dave Thompson et Vince O’Regan (qui co-produit l’album). On pourra saluer le travail effectué, puisque le résultat est franchement enthousiasmant. Bien que pas très novateur, Spirit Of Man est un album varié, riche et équilibré. Si la priorité a été donnée aux mélodies, l’ensemble jouit d’une certaine énergie.
On pourra tout de même reprocher certaines redondances : quelques riffs qu’on a tendance à entendre trop souvent, des mélodies qui tournent en boucle, etc. On a le sentiment que les compositeurs, conscients qu’ils tenaient de bonnes idées, en ont abusé. Ainsi, le (très bon) riff de “Heart Of Stone” nous est-il servi à outrance. Ce morceau aurait dû être écourté. Il en est de même de quelques refrains.
On pourra reprocher à la production de céder parfois à la tentation facile des reverbs qui donnent de l’ampleur à des morceaux qui s’en serait volontiers passé (“Walk On Water”).
Pour le reste, les amateurs de Hard Rock mélodique ont de quoi être comblés. L’album recèle quelques perles comme “Moment Of Truth” ou “In The Name Of The Cause” qui trouvent un bon équilibre entre riffs et mélodie.
Tandis que “Last Snows Of Winter” ajoute son nom à la longue liste des ballades inutiles, “Beautiful Mind” crée la surprise avec des orchestrations réussies.
La meilleure surprise étant probablement “Spirit Of Man” qui bénéficie de riffs incisifs sur lesquels Catley pose sa voix chaleureuse et légèrement éraillée avant qu’elle devienne chevrotante d’émotion sur le refrain. Il sera difficile de se la sortir du crâne.