Derrière le nom LINEAR SPHERE se cache 5 musiciens anglais de talent, qui en toute logique nous propose une fusion de genres, du Jazz-Fusion au Death le tout teinté de multiples influences progressives. Les compositions sont longues (4 minutes au minimum), extrêmement complexes et très fournies en instruments et mélodies. Les guitares évoluent dans quantités de registres musicaux, tandis que le clavier apporte sa touche ambiante. Cette base mélodique est soutenue par une batterie bien gérée, légère qui se débrouille admirablement bien entre les nombreuses structures rythmiques disséminées tout à long de l’album.
Le premier titre « Reversal » nous plonge immédiatement dans une atmosphère orientale doucereuse introduisant un Metal Progressif de bonne qualité, avec un son sympathique. Le break jazzy de ce morceau est très bien inspiré, autant que les incursions Flamenco de « Marketing ». LINEAR SPHERE a bien mérité son titre de groupe Prog-Fusion ! Ce tableau recèle néanmoins quelques défauts majeurs. En premier lieu, le chant. La voix pourrait s’apparenter à celle d’un chanteur de Heavy ayant mal à la gorge, sortant avec difficultés ses airs aigus. Et ce n’est pas la présence des lignes de chant Rock/Prog qui vont nous faire oublier ce supplice : elles sont souvent mal accordées, peu harmonieuses pour nos oreille en comparaison de la mélodie crée par la musique. Jos Geron a le mérite de s’aventurer dans des voix complexes, difficiles à mettre en forme, mais il faut parfois rester dans des registres accessibles à nos organes.
D’autre part, on a quelquefois l’impression que les chansons sont rallongées exprès. On retrouve trop souvent des passages parlés sur une note à l’unisson des instruments, ce qui donne l’effet qu’il manquait une minute au titre pour obtenir une durée digne du Progressif. Le procédé revient suffisamment régulièrement pour que l’on se pose des questions…
LINEAR SPHERE manque de conviction dans sa musique pour nous rallier à sa cause, il faudra encore un peu de temps certainement pour qu’il nous offre un album bien abouti. Celui-ci, d’une technique pourtant irréprochable et d’une ouverture d’esprit remarquable, énerve vite par ses longueurs et son chanteur horripilant. Le groupe manque également un peu d’identité, l’ombre de DREAM THEATER se ressent trop (les claviers sur « Ceremony Master » en sont un exemple frappant !). Les londoniens, avec leur mélange de Jazz-Fusion et de Progressif a pourtant tous les éléments en main pour se distinguer.