Autre Groupe Présent au concert : DEATHSTARS (se)
Date du Concert : Lundi 13 novembre 2006
Lieu du Concert : Bataclan (Paris, France)
Photos : Ludopix.com

C'est anxieux que je pénètre dans l'enceinte du Bataclan : bien qu'appréciant la musique de CRADLE OF FILTH, j'ai systématiquement eu de mauvaises surprises lors de leurs prestations live. La salle est bien pleine et, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, composée en majorité de métalleux aguerris, d'un certain âge disons, et non d'une pléthore d'ados prépubères en rébellion contre l'autorité et en quête de provocation. Au vu de l'audience, il semblerait que les querelles autour du statut plus ou moins commercial du groupe se soient quelque peu tues.
Les lumières s'éteignent comme convenu à 19h45 pour faire place à DEATHSTARS. Avec seulement deux albums à leur actif, la formation suédoise fait preuve d'un grand professionnalisme et conquiert rapidement l'auditoire avec son Goth Heavy Indus Electro (eh oui, c'est tout ça à la fois), teinté de rythmiques martiales à la RAMMSTEIN et de mélodies mélancoliques et dansantes à la fois. D'emblée, la barre est placée haute pour COF : le son est bon… L'utilisation de samples, pour les claviers également, permet d'accrocher d'emblée à telle ou telle composition qui, dans cette salle du Bataclan chauffée à blanc, vous prend aux tripes. Les membres de DEATHSTARS ne brillent pas par leur prouesse technique mais ils ont indéniablement ce sens de la mélodie catchy. Whiplasher (chant) assure à lui seul le spectacle : ses postures Glam, après être entré sur scène en uniforme lui donnant des airs à la Michael Jackson, ne plairont pas à tout le monde mais il assure question chants, alternant aisément entre vocaux profonds et murmures Black. Le groupe joue pendant 45 minutes, sans être jamais en court d'inspiration. Whiplasher s'adresse à plusieurs reprises au public sans faire d'effort particulier pour se faire comprendre mais le résultat est là : le contact avec la foule passe et cette performance live a tout d'une grande. (8.5/10)
Les lumières se rallument : une trentaine de minutes d'attente avant que CRADLE OF FILTH n'entre sur scène. Le public est d'ores et déjà acquis. Le groupe commence d'entrée par deux morceaux de Thornography, « Dirge Inferno » et « Tonight In Flames » et là, surprise… le son est audible et les deux titres s'écoutent avec plaisir et laissent tout loisir au headbanging. La question, dès lors, est : les anciennes compos passeront-elles aussi l'épreuve du feu ? Il semble que oui et c'est la banane aux lèvres et la tête dodelinante que j'assiste enfin à un bon concert de COF. Arrive alors « Nymphetamine » : un cordon descend du plafond, mais il ne s'agit que d'un micro. De danseuse, que nenni ! Il faut dire que le show de COF est réduit au strict minimum : quelques projections sur une toile de fond (avec une vidéo répétitive et un peu longue avant le rappel), et, encadrant la scène, déjà présents pour DEATHSTARS, deux troncs d'arbres morts, mais le principal reste la musique. C'est après « Nymphetamine », malheureusement, que les vieux démons du groupe le rattrapent et, lorsque la double pédale s'emballe, l'auditeur entend que dalle. Les hochements cervicaux frénétiques font alors place à l'agacement et au recueillement pour déceler les mélodies : cela s'en ressent dans l'audience, plus songeuse, mise à part une bande d'irréductibles toujours aussi déchaînés dans la fosse. On est agacé par ce trait marquant du groupe mais aussi pour Paul Allender dont le travail de composition sur Thornography a été majeur et qui se retrouve condamné à se fatiguer sur sa guitare sans qu'aucun son ne parvienne à nos oreilles, tout étant écrasé par la double pédale. Même sur l'instrumentale « Rise Of The Pentagram » : un véritable comble ! La reprise « Temptation » ainsi que l'incontournable « From The Cradle To Enslave », pour le rappel, relèvent le niveau mais le mal est fait : une nouvelle fois, COF n'aura pas offert une prestation live à la hauteur de la qualité de ses albums. Après 16 ans d'existence, il faut finir par se faire une raison : si COF est incontournable sur la scène Black Metal Symphonique, il reste et restera un performeur live mineur… (6/10)