Ce grand gredin de Godin gaga de gratte godille comme un dingue entre les genres. Guère de gadin mais beaucoup de gros gags car il a plus le goût du good déglingué qui dégoutte que du 1er degré dégueu ! Il gratte sa guitare et on rigole.
Depuis TEMPLE dont je devais être le seul fan en France, Christophe Godin s’est découvert une passion pour tout un tas d’onomatopées trop top (bon j’arrête) : MÖRGLBL TRIO et GNÔ. Il a aussi rencontré Ron Thal et Mattias Ia Eklund qui suivaient sans doute la même thérapie que lui. Et ce n’est pas fini : LOFOFORA, TRIPOD, Paul Gilbert, Yann Armellino... Vous avez compris que son ouverture d’esprit est à l’image de ses capacités techniques : infinie !
Revoici donc notre bonhomme à la tête d’un nouveau projet franchement barré qui risque de vous faire écarquiller les yeux. Car on trouve un peu de tout dans ce bric-à-brac Gotlibesque qui nous fait voyager du “Triangle des Bermudas” aux “Mörglebled Again” en passant par le “Pays de Ghandi”. Une sorte de rencontre improbable entre Frank Zappa, Richard Gotainer, Greg Howe, Michel Jonas, le tout avec des incursions de folklore et des descentes de manche qui filent la chair de poule. C’est extrêmement varié, extrêmement rafraîchissant, extrêmement drôle, bref, c’est extrême ; et l’on peut facilement prétendre ne jamais avoir entendu ça auparavant. Mais, contrairement à FREAK GUITAR de Eklund, la véritable fantaisie vient du chant et des paroles car les structures musicales – bien que souvent complexes – demeurent finalement assez classiques. Ce qui rend l’ensemble beaucoup plus digeste et facile d’accès pour le néophyte. On peut alors se plonger dans “Les 70’s”, “Expérience” qui parodie Brassens, ou “David Vincent” et rigoler un bon coup.
Là où on rigole moins c’est en écoutant les instrumentaux. Car on réalise que derrière une technique ahurissante et une propreté d’interprétation sans faille, il nous livre des morceaux d’une qualité qu’on n’avait plus entendu depuis un certains temps, même en cherchant du côté de Steve Vai. J’exagère ? Ecoutez donc “Metal Kartoon” et surtout “The Dance Of The Fat Boy” que j’aurai bien aimé voir figurer sur Real Illusions.
Derrière le nez rouge de Christophe Godin il y a... un nez.