BLACKMORE'S NIGHT (uk-usa) - A Knight In York (2012)
Label : UDR
Sortie du DVD : 2 Juillet 2012
Pays : Angleterre / Etats-Unis
Genre : Folk Pop
J'ai la chance de sortir avec la Plus Femme du Monde... Vous ai-je déjà parlé de cette femme magnifique, au regard éclatant, aux formes généreuses, au corps parfait, à la grâce innée et au sex-appeal renversant ? Non ?!! Bon, bref, ce n'est pas le sujet, donc cette femme qui me supporte au quasi-quotidien a souvent les mots qui suivent à la bouche : "une femme peut faire faire n'importe quoi à un bonhomme". La preuve, moi, elle me force à faire la vaisselle. Et parfois aussi à étendre son linge.
En d'autres termes, ne nous voilons pas la face, la traduction exacte serait "une femme tient son homme par les couilles". Et c'est exactement ce que je me suis dit en regardant ce DVD de BLACKMORE'S NIGHT. Les plus perspicaces d'entre vous auront décelé que dans BLACKMORE'S NIGHT, on entend "Blackmore". Bien vu. Mais est-on en train de parler de ce ténébreux et coléreux guitariste qui a fait rentrer DEEP PURPLE dans la légende ? Celui qui a pondu le riff de "Smoke On The Water" ? Celui qui a fondé RAINBOW avec Ronnie James Dio au micro ?
Et bien oui, c'est lui... Au grand regret de ses fans ultimes, Ritchie Blackmore a, depuis quelques années maintenant, délaissé le Hard Rock qui l'a rendu célèbre, et s'adonne aux côtés de sa compagne Candice Night à une sorte de musique folklorique, médiévale, où flûtes et violons accompagnent la belle et son grincheux guitariste. Comme en témoigne ce A Knight In York, enregistré à l'automne 2011 à l'Opera House Of York (Angleterre), les troubadours de BLACKMORE'S NIGHT jouent une partition plaisante, aux faux airs de chansons traditionnelles mais largement inspirée par tout le folklore celte ou breton. A dire vrai, on qualifiera même le tout d' "agréable" à écouter, même si il sera bien difficile de retenir un titre en particulier parmi les 14 extraits qui nous sont offerts. Et puis tout cela paraît bien gentillet : on reste bien éloigné du Folk Rock énergique d'Alan Stivell, et BLACKMORE'S NIGHT évolue à des années lumières du Folk Metal qui nous est cher. Les gars d'ELUVEITIE et d'ALESTORM peuvent aller festoyer tranquilles, il n'y a pas de quoi trembler...
A la décharge de Blackmore et Candice, j'avoue, je me suis laissé prendre au jeu : dès l'entame du virevoltant "Locked Within The Crystal Ball", j'ai vite été happé par l'enthousiasme général, séduit par ce duo intéressant entre la mandoline (putain Blackmore joue de la mandoline !!!) de Ritchie et le violon d'Elizabeth "Gypsy Rose" Carry, tandis que Candice jouait déjà de son charme avec sa flûte... (c'est la flûte de Ritchie qu'elle doit maîtriser... OK, no comment, je sors…). Et puis, quelques minutes plus tard, je me suis pris à rêver, à espérer : pendant "The Circle", Ritchie nous sort sa Stratocaster blanche et se lance dans un trip oriental qui me renvoie d'office à "Gates Of Babylon" ! Croyez-moi, le talentueux guitariste soliste qu'il est n'a rien perdu de sa superbe, et le style du bonhomme sera à jamais identifiable. Par contre, Pépère Blackmore accuse le coup et on sent le point des années passées : scéniquement, le mec ne bouge plus des masses, quitte à faire passer son bassiste Mike Clemente pour un surexcité…
Et c'est là que le bat blesse, finalement : c'est "pépère", effectivement, BLACKMORE'S NIGHT, c'est pépère et mignon tout plein, mais VRAIMENT pépère. Elle est bien gentille, Candice l'américaine, à faire des tas de gestes gracieux à la Sharon Den Adel (WITHIN TEMPTATION), bon entre nous il me semble qu'elle doit être un peu allumée quand même, mais tout ça, ça fait penser à un conte pour enfants qui finirait même par lasser des tous petits loupiots... On note bien des petits clins d'œil par instants, comme cet arrangement de "Carmina Burana" assez inédit, mais rien d'autre de bien folichon.
Non, et puis franchement, Ritchie Blackmore déguisé en Robin des Bois (version Errol Flynn, hein, pas Kevin Costner) qui tombe amoureux d'Alice au Pays des Merveilles, moi, je ne m'y fais pas. La mise en scène et les costumes (hum) entretiennent sans honte cette sensation de mauvais goût. Et puis en 8 albums (rappelons que le premier opus nommé Shadow Of The Moon date de 1997), le Blackmore aurait pu se sortir les doigts de la cornemuse et nous pondre quelque chose de potable... Il faut vraiment qu'elle soit douée, la Candice, pour réduire à l'état de has-been un mec qui a influencé à lui tout seul la moitié de la scène Metal. Mais après tout, puisqu'il accepte sa nouvelle condition de barde...
Histoire de vous faire bien chier, vous pouvez aussi tenter d'écouter A Knight In York en CD, puisqu'il est fourni avec le DVD. Mais voilà un concert qui ne vaut le coup d'œil (et le coup d'oreille) que pour les interventions électriques de Blackmore. Comme pour réveiller une certaine nostalgie. Néanmoins, si vous souhaitez vous gaver de musique Folk et celtique, je vous conseillerais plutôt d'écouter "Turn Loose The Mermaids" de NIGHTWISH, et de franchir le pas métallique avec ELUVEITIE, ENSIFERUM et KORPIKLAANI.
Sur ce, je vous laisse, car j'ai encore la vaisselle à faire, le linge à étendre, les draps à repasser, l'aspirateur à passer, les poussières à dégager, le rôti à préparer pour demain, et avec un peu de chance Madame voudra bien passer à la casserole. Non parce que participer aux taches ménagères je veux bien, mais faut me payer moi ! J'ai ma fierté !
Ajouté : Dimanche 05 Avril 2015 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Blackmore's Night Website Hits: 39488
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