On connaît surtout le Canada pour son sirop d’érable, ses expressions idiomatiques, la rigueur de son climat, et ses panoramas d’une incroyable beauté, le St Laurent et son économie nationale florissante. Côté musique, on pourrait citer Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Diane Tell, Céline Dion, mais le rapport avec le Metal serait trop ténu.
Alors, on pourrait aussi aborder le cas de DEVIN TOWNSEND, HONEYMOON SUITE, BRYAN ADAMS et BRIGHTON ROCK, VOIVOD ou encore SWORD, dans un temps plus ancien.
Mais le Canada, c’est aussi la puissance, la hargne, la vélocité et le Death Metal, comme le prouve QUO VADIS, bien que son patronyme nous aiguille plutôt au départ vers un progressif traditionnel.
Mais attention, un Death mâtiné de nombreuses influences extérieures et donc assez dénaturé, et ouvert à des composantes hétéroclites qui le teintent d’une couleur assez originale.
Et justement, l’allusion au progressif n’est pas si innocente, car à plusieurs reprises Defiant Imagination fait preuve d’une complexité de composition assez inhérente aux groupes du genre, et évite ainsi l’écueil fatal de la répétition caractéristique des combos du Metal de la mort.
Mais il faut plutôt aller chercher l’inspiration des canadiens du côté d’une certaine Bay Area, tant leur album fleure bon les effluves d’un TESTAMENT époque The Legacy-The New Order, avec cette violence nuancée de mélodies finement ciselées. Et la comparaison ne s’arrête pas là, car le talent de soliste de Bart Frydrychowicz est en tous points comparable à celui du vénérable Alex Skolnick, et le solo très jazzy de « Silence Calls the Storm » ne viendra pas me contredire.
Au niveau des compos, l’accent est bien sur mis sur la vivacité, avec une double grosse caisse assez omniprésente, et un chant très caverneux, contrebalancés par des interventions ultra mélodiques qui ventilent un peu le tout, donnant une dimension multiple à des morceaux que d’autres combos moins inventifs auraient rendus linéaires et rébarbatifs (« Break The Circle » et son pont délicat, les contretemps de « Tunnel Effect » appuyés par des chœurs guerriers, le très ATHEIST « Fate’s Descent » et sa ligne de basse incroyable…).
Les vocaux assez proches d’un Tomas Lindberg de AT THE GATES assurant la part de férocité indispensable à ce genre de réalisation, vous comprendrez de vous-même que sans faire tomber les barrières, ni enfoncer des portes ouvertes, QUO VADIS, dans une veine similaire quoique plus soft que ses ancêtres de GORGUTS, se contente de proposer une musique agressive et intelligente, qui saura faire passer un bon moment aux plus modérés des extrémistes d’entre vous !