Avec Songs For The Sinners, CHARON trouve le juste équilibre entre ses deux albums précédents : alors que Downhearted avait toutes les caractéristiques de l’album de Rock gothique, son successeur, The Dying Daylight, était plus Heavy. Le groupe a donc gagné en maturité et nous offre le résultat de plusieurs années de composition et une bonne synthèse de son travail. On retrouve une musique intelligente mais simple, chargée d’émotion et pourtant pudique, jamais pleurnicharde. Tout concoure à cette réussite : une écriture adroite, des arrangements judicieux (les apports de violoncelles, par exemple), le contre-chant féminin de Jenny Heinonen qui fait des merveilles, des solos discrets mais soignés. Et surtout un sens aiguë de la mélodie (en particulier lors des refrains) qui évite adroitement de sombrer dans un quelconque Rock commercial, car le propos demeure toujours Metal avec de nombreux riffs qui compensent la nostalgie de certains passages.
Comme par le passé, il faut un petit temps d’adaptation afin de vraiment s’imprégner de la musique de CHARON et d’en apprécier toutes les qualités. Mais il est difficile de trouver des faiblesses à cet album résolument bien foutu. Les singles potentiels se suivent : “Rain”, “Colder”, “Ride On Tears”, etc.
“Bullet” est un petit condensé de ce que le groupe sais faire : une intro au violoncelle laisse la place à de gros riffs lourds et lents, puis débarque le chant gothique qui se mue en refrain accrocheur.
Notons la présence de Santeri Kallio et Tomi Koivusaari d'AMORPHIS, ainsi qu’un production assurée par Mikko Karmila (aux manettes de NIGHTWISH, de CHILDREN OF BODOM, etc.).
Dès sa sortie, cet album a fait un carton en Finlande. Espérons que le reste du monde s’intéressera à ce groupe qui le mérite de toute évidence.