Un album de GAMMA RAY est souvent un grand moment de Metal dont les oreilles se souviennent. Ce Majestic déboule donc avec un rythme effréné et une densité de riffs à tomber à la renverse. Pourtant ma première écoute a été assez décevante, j’invite donc chacun d’entre vous à persister, car ce nouvel opus est bourré de qualités.
Le savoir-faire de Kai Hansen n’est plus à démontrer. Son principal atout étant, à mon avis, de savoir apporter une certaine variété à ses albums, tout en restant fidèle à son style. Pas de mauvaise surprise de ce côté, puisqu’au Speed Metal mélodique qui donne le ton général de Majestic, on trouve également du commercial avec “How Long” et “Condemned To Hell” qui devraient être des singles, “Blood Religion” dans la pure tradition du Power Metal à l’allemande, un “Strange World” plus lent et plus lourd bien que pas dénué de mélodies, pour finir sur “Revelation” qui renoue avec les compositions longues et composées de multiples parties que Kai Hansen aime livrer depuis HELLOWEEN. Si l’on ajoute à cela que le chant de Kai sait s’adapter à l’ambiance de chaque titre, vous aurez compris que l’on tient un album plutôt varié.
D’autre part, on ne peut que constater l’extrême professionnalisme avec lequel cet album a été pondu : de l’écriture à la production en passant par l’artwork, tout est soigné à l’extrême. Dans le même registre, on remarque que certaines paroles font référence à d’autres chansons, ce qui confirme le soin apporté à l’ensemble.
De manière générale, Majestic semble être supérieur à No World Order qui m’a paru sur-noté lors de sa sortie en dépit de bonnes chansons (“Fire Below”, etc.). Pourtant on ne peut s’empêcher d’apporter une légère critique à l’ensemble : voilà un monsieur qui a plus de 20 ans de carrière et qui a attendu près de 4 ans pour sortir cet album. N’étions-nous pas en droit d’attendre un peu plus d’innovations et, surtout, qu’on nous livre un hymne du Metal comme Kai Hansen est capable d’en écrire parfois ? Par exemple, les gentillettes lignes de synthé sur “How Long” ou le riff ultra-classique de “Hell Is Thy Home” ne sont pas franchement dignes d’une telle attente. Car, en dépit de ses qualités évidentes et du plaisir qu’on a à l’écouter, Majestic n’est pas le chef d’œuvre qu’on espérait.